Le président du RNI salue la cohésion de la coalition gouvernementale    Akhannouch : « Nous devons intégrer les nouveautés du Code de la famille dans l'agenda du parti »    Talbi Alami : « La confiance est le moteur d'une gouvernance responsable »    Innovation technologique. Le Maroc brille au Consumer Electronics Show de Las Vegas    Vague de froid (jusqu'à -1°C à Casablanca) attendue de mardi à vendredi au Maroc    Rabat nouveau carrefour de la mode mondiale    Viol collectif d'une fillette en situation de handicap : Appels à des peines plus sévères    Un bal masqué du polisario : La jeunesse dévoile l'inavouable    Réunions des commissions administratives    Un port sec en vogue    Le bilan qui promeut et promet    Attijari Global Research prévoit des performances record entre 2024 et 2026    DBM Maroc. Abdelkarim Mazouzi, une aventure qui défie les multinationales d'informatique    L'indien Gujarat Fluorochemicals va investir 10 millions de dollars près de Taourirt    La QIB remporte le prix de la meilleure banque islamique du CCG    Marché des changes (02 au 08 janvier) : le dirham s'apprécie de 1,4% face à l'euro (BAM)    La France est-elle sur le point de soutenir le droit à l'autodétermination du peuple de la région de Kabylie ?    L'expérience de Taïwan: la linguistique comme arme d'un séparatisme belliqueux    L'ANC est confronté à une «crise existentielle»    Hubert Velud : « Une qualification méritée, nous avons toujours une marge de progression »    Bilal El Khannouss étincelant face aux QPR d'Ilias Chair    La FRMF et les Ligues Nationales tiendront leurs AG le 13 mars prochain    Kings League : Malgré "Dourouf", quelle épopée, quel parcours et quelle ascension !    Trophée Maroc Equestre: La 18ème édition célèbre les meilleurs cavaliers et cavalières qui ont brillé en 2024    Des sénateurs français « impressionnés » par le développement des provinces du Sud du Royaume    Crise franco-algérienne : Entre indifférence, popcorn et compassion    L'Association Awal Houriates dénonce le flou communicationnel du gouvernement    Programme « Marrakech, Ville Durable »: Examen du plan d'action 2025    Températures prévues pour le lundi 13 janvier 2025    Clôture du Sommet du PDDAA avec l'adoption de la Déclaration de Kampala    « Tiflwine » célèbre les traditions amazighes ancestrales    Une lettre à Adonis    «Yassine Adnane : renforcer la place de Marrakech comme ville et capitale du livre »    L'ANEF dément toute destruction de plants de pins à Nador    CHAN 2024: Annulation du stage de la sélection marocaine des natifs de 2000 et plus    CCAF: La RSB pour le sans-faute face au CD Lunda del Sul au début de l'après- midi    L'Ecole de formation des gardiens de la paix de Marrakech, un nouveau pas sur la voie de la consolidation de la décentralisation de la formation policière    Drame familial à Sidi Bennour : une fillette séquestrée par son père succombe à ses souffrances    Incendies à Los Angeles: Le bilan grimpe à 16 morts    L'Armée marocaine : Modernisation stratégique, contrats d'armement ambitieux et position mondiale avancée    Crise diplomatique entre la France et l'Algérie : pour le Quai d'Orsay, la relation avec Alger a atteint "un seuil extrêmement inquiétant"    Le retour du chaos : Les services de renseignement algériens impliqués dans l'attaque des camions marocains entre le Mali et la Mauritanie    Megarama : Quand on aime la vie, on ne va pas au cinéma    Le Liban et la Syrie s'engagent à ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations    Botola : Les résultats provisoire de cette 18è journée    Safi, cité océane : entre sinistre et gaucherie!    Rabat International Fashion Fair 2025: La mode mondiale débarque à la capitale    Découverte des épaves de deux navires archéologiques au large d'El Jadida    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Corruption : mieux protéger les témoins
Publié dans Le Soir Echos le 23 - 06 - 2011

Après la constitutionnalisation de l'Instance centrale de la prévention de la corruption (ICPC), garantir la protection des témoins devient une urgence. Un projet de loi est en cours d'examen à la Chambre des représentants.
Mardi 21 juin. 16h. Dans l'enceinte du Parlement, la commission de la justice, de la législation et des droits humains de la Chambre des représentants se prépare à débattre du projet de loi n° 37-10 modifiant et complétant la loi n° 22-10 du Code pénal portant sur la protection juridique aux victimes, témoins, experts et aux dénonciateurs en ce qui concerne les délits liés à la corruption, au détournement, à l'abus de pouvoir et autres. En fait, l'intitulé du texte n'est pas encore définitif, comme d'ailleurs son contenu. La commission, présidée par le PJDiste Mustapha Ramid, se réunit en fin d'après-midi avec le ministre de la Justice, Mohamed Taïb Naciri, et le directeur des Affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice, Mohamed Abdennaboui, afin de se mettre d'accord sur le fond et la forme du texte.
Ce projet de loi ne doit son existence qu'à la volonté de mettre un terme à cette peur constante de dénoncer les corrompus. Mais pour atteindre ce but, le département de Me Naciri est conscient qu'il devra mettre les bouchées doubles pour trouver les moyens d'encourager les citoyens à s'acquitter d'un devoir de moralisation de la vie publique qui pourra leur coûter très cher. En effet, les moyens financiers et humains que nécessiterait la protection des victimes, des témoins, des dénonciateurs et des experts ont de quoi alimenter le débat. Parmi les mesures prévues pour la protection des victimes (article 82-5), mettre à la disposition de ces dernières un numéro de téléphone spécial leur permettant de contacter la police judiciaire et les autorités de la sûreté à n'importe quel moment pour exiger leur protection. Cette dernière peut donc se traduire par une escorte (protection rapprochée) au profit de la victime mais aussi de sa famille. «Il est obligatoire d'assurer une protection à toutes les victimes dès le début de la procédure judiciaire et même après l'énoncé du verdict. Nous n'allons pas suspendre la protection tant qu'elle sera nécessaire. Nous voudrions que cette loi soit flexible afin de s'adapter aux besoins des victimes, des témoins et des dénonciateurs», affirme le directeur des Affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice, Mohamed Abdennaboui.
Parmi les mesures prévues pour la protection des victimes (article 82-5), un numéro de téléphone spécial.
«Mais pour mettre en place ces lignes téléphoniques spéciales, nous nous demandons si cela est réellement possible !», lance le député PJD Slimane Amrani, l'un des membres les plus brillants de cette commission. En réponse, Mohamed Abdennabaoui a insisté sur l'importance d'assurer au moins « un minimum de protection », ce qui exclut, d'ores et déjà, l'éventualité d'un changement de lieu de résidence. «Le projet de loi ne l'a pas envisagé parce que cela imposerait d'énormes budgets. Au Canada, par exemple, cette mesure coûte environ 3,5 millions de dollars. Notre protection se focalise beaucoup plus sur l'appui psychologique», rappelle ce directeur. Le projet de loi compte, en effet, parmi ses mesures de soumettre les victimes aux médecins spécialisés et de leur accorder un soutien social. Mais il n'est pas question de leur octroyer un quelconque salaire ou indemnité, comme l'a proposé Slimane Amrani. «Nous craignons que cela fasse du témoignage une profession», confie Mohamed Abdennabaoui.
Ce projet de loi accorde au témoin le droit de garder l'anonymat. Le tribunal pourrait ainsi, suite à la demande du parquet, mettre en œuvre toutes les dispositions nécessaires au bon déroulement du témoignage : rideau et modificateur de voix. «Je ne pense vraiment pas que le témoin doive disposer de l'anonymat. J'ai bien peur que cela n'altère le principe même du procès équitable», soutient Mustapha Ramid. Et de préciser que ce droit à l'anonymat se fera aux dépens de celui de la défense devant connaître les tenants et les aboutissants de tout le dossier. Avocat de formation, Mustapha Ramid ne cache pas son scepticisme quant à cette mesure en particulier qui, à son sens, risque de porter atteinte à la crédibilité du témoignage. Et d'appeler les magistrats à assumer leur entière responsabilité dans le cadre de ce projet. La commission de la justice, de la législation et des droits humains de la Chambre des représentants se donne deux semaines pour transcrire ses amendements afin de les intégrer au projet de loi avant son approbation. D'ici là, Mustapha Ramid invite les membres de son équipe à trancher dans cette équation : «Doit-on privilégier les principes du procès équitable comme le veut la tradition ou les changements qu'impose la réalisation d'objectifs dont l'importance est avérée : mettre fin à la corruption et aux abus ?».


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.