Vendredi 27 mai, la Journée nationale de la nutrition en milieu scolaire a été organisée à l'école Aïcha Timoriya de Berrechid. Récit d'une journée symbolique. Oustad, oustad ! », crient les enfants en chœur, en bondissant de leurs chaises. Le doigt brandi à la conquête de la bonne réponse, les élèves de l'école Aïcha Timoriya de Berrechid mettent du cœur à l'ouvrage. Ce jour-là, leurs professeurs les interrogent sur leurs connaissances en nutrition. Et pour cause, l'établissement scolaire accueille ce vendredi la Journée nationale de la nutrition en milieu scolaire, organisée par le ministère de l'Education et la Centrale Laitière. « Nous leur apprenons les bonnes habitudes pour qu'ils puissent choisir des repas sains et équilibrés. Les supports de la Centrale Laitière nous aident matériellement, les enfants comprennent mieux quand ils peuvent voir et toucher », témoigne au Soir échos, Fatema Maghraz, enseignante responsable de la classe des enfants sourds-muets. Savoir où trouver les différentes vitamines, connaître les grandes familles des aliments, ne pas oublier de prendre un petit déjeuner sain et équilibré, ou encore apprendre des gestes simples d'hygiène : les thématiques abordées évoluent selon chaque classe. « Les sujets sont adaptés à chaque niveau de l'enseignement primaire selon les capacités d'assimilation des élèves », précise Asmaâ Belkeziz, de la Centrale Laitière. Ce programme d'éducation nutritionnelle « Sehaty Fi Taghdiyaty (la santé pour nos petits) » a été mis en place pour lutter contre les carences nutritionnelles qui sont aujourd'hui, malheureusement, monnaie courante. Selon une enquête du ministère de la Santé, un tiers de la population souffre de malnutrition. La carence en iode est la plus fréquente chez les enfants. Avec ce programme, l'objectif est donc de former des enfants à même d'adopter un régime alimentaire équilibré et sain à la fin du cycle d'enseignement primaire. Débuté en 2003, plus de 3,5 millions d'enfants ont déjà pu en bénéficier. Apprendre à avoir une bonne alimentation est une nécessité, estiment les enseignants. A l'école Aïcha Timoriya de Berrechid, c'est la première fois que le programme est appliqué et, pour la plupart des enfants, les notions sont de véritables découvertes. «La plupart des familles ont une alimentation plutôt pauvre, à base de pain et d'olives, avec peu de produits laitiers », constate le professeur Fatema Maghraz, avant d'ajouter : « le seul problème, c'est que les enfants apprennent mais la famille reste à l'écart. Ils ne peuvent pas imposer leur alimentation chez eux ». Mais pour pallier cette difficulté, « une partie des brochures que les enfants ramènent chez eux s'adresse aux parents », tient à souligner Dr Wafa Benzaouia, chef de service santé au ministre de l'Education nationale. A travers l'alimentation, c'est la réussite scolaire de l'enfant qui est en jeu. En effet, si les carences nutritionnelles provoquent des troubles de croissance et développement, elles sont aussi responsables d'altération des capacités de concentration et d'apprentissage. Céline Girard