Les députés français ont adopté mardi dernier une proposition de loi visant à interdire l'utilisation du paraben, phtalates et alkylphénols, produits chimiques classés cancérigènes et perturbateurs endocriniens. Le gouvernement et le parti majoritaire s'opposent à la proposition des autres députés . La France s'attaquent aux parabens, phtalates et alkylphénols, produits chimiques classés cancérigènes et néfastes à la fertilité masculine. Les députés ont adoptés mardi dernier, en première lecture, une proposition de loi visant à interdire « la fabrication, l'importation, la vente ou l'offre de produits contenant ces trois substances chimiques », rapporte la presse française. Une décision prise au nom du principe de précaution. Les parabens sont des conservateurs largement utilisés dans les parfums et les produits cosmétiques et de beauté (crème, shampoing, vernis à ongles,désodorisants, laque pour cheveux…). Quant aux alkylphénols, ce sont des agents actifs utilisés dans les détergents et désinfectants industriels ménagers ou médicaux. Alors que les phtalates, on les retrouve notamment dans les produits en plastiques (jouets, emballages alimentaires…) et les produits cosmétiques. En somme, ces produits chimiques sont partout. Ils suscitent actuellement une vive polémique en France. Des voix s'élèvent pour mettre en garde contre leurs effets nocifs sur la santé. Ils sont également accusés d'être perturbateurs du système endocrinien. La proposition de loi, qui émane du député Yvan Lachaud, a été adoptée ainsi par 236 voix contre 222, en dépit de l'opposition du gouvernement et du parti majoritaire. Ces derniers jugent la décision d'interdiction « prématurée ». Pour rappel, cette proposition de loi avait été rejetée le 5 avril dernier lors de son examen par la commission des affaires sociales. On s'attendait à ce que l'Assemblée nationale confirme cette décision. Toutefois, les résultats du vote ont pris tout le monde de court. L'avis des experts Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a voulu attendre le résultat d'expertises avant de prendre une telle décision qui aura certainement des répercutions sur les industriels. Une étude sur l'impact du bisphénol A, un autre perturbateur endocrinien placé sur le banc des suspects, est en cours de réalisation par l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). Les résultats de cette étude sont attendues en juin prochain. Certes, l'utilisation du Bisphénol A dans la fabrication des biberons a été interdite en 2010 ; toutefois, son usage reste autorisé dans de nombreux autres produits. La proposition de loi sera soumise prochainement au Sénat. Khadija Skalli