L'avenir c'est l'investissement, en priorité, dans le savoir-faire et la formation de qualité. Le monde actuel est marqué par des changements accélérés de tout bord, et tout se base désormais sur la matière grise, clef du succès. On constate depuis de nombreuses années que le salarié prend de plus en plus d'importance au sein de l'entreprise, celle-ci ne cherche pas nécessairement à le motiver et à favoriser son épanouissement au travail pour une meilleure performance et un meilleur rendement. Après tout ne s'agit-il pas d'un retour sur investissement ? Toutefois bien que le salarié se valorise dans les entreprises, on constate que cette valorisation est omise de l'actif du bilan, document qui récapitule l'outil productif de l'entreprise. Le capital humain se définit comme l'ensemble des capacités productives qu'un individu acquiert par l'accumulation des connaissances générales ou spécifiques, de savoir-faire. La notion de capital exprime l'idée que c'est un stock immatériel imputé à une personne pouvant être accumulé. Cette notion a été principalement développée par Gary Becker qui a obtenu le Prix Nobel en 1992. Mais, comment ce capital humain est-il appréhendé actuellement ? Gary Becker considère que les dépenses de formations aident à constituer un capital humain au même titre que les dépenses d'investissements des entreprises conduisent à la création du capital physique. C'est pour cela, il serait intéressant d'analyser les différentes possibilités d'accroître ses connaissances ainsi que certains effets dans l'économie. Malheureusement, le système éducation-formation marocain n'a pas évolué à la vitesse requise. Ainsi, le capital humain repose sur une accumulation des connaissances. L'être humain acquiert, en tout premier lieu, des connaissances grâce à la formation générale c'est-à-dire son éducation. Comme les entreprises, celui-ci procède à des investissements monétaires tels que l'achat d'éducation et de biens (livres, droits…) ou non monétaires comme la perte de temps et, il attend que ceux-ci soient rentabilisés. Cette rentabilité prendra la forme d'un salaire plus élevé lors de son entrée dans la vie active. En effet, l'individu cherche à optimiser ses dépenses d'éducation et à égaliser leur coût marginal avec leur productivité marginale. Toutefois, ce salaire constitue une charge pour l'entreprise évaluée normalement en fonction du niveau d'étude de l'employé et non de sa productivité. En effet, une part importante des connaissances nécessaires à son emploi est spécifique à chaque société tel que l'utilisation d'équipements particuliers. La société peut également accroître son capital humain par le biais de la formation professionnelle continue. Celle-ci est devenue obligatoire pour les entreprises depuis un certain nombre d'années. Ces dernières doivent consacrer un pourcentage de leur masse salariale au financement de la formation de leurs salariés. Cette formation a pour but d'accroître ou de compléter les connaissances du personnel mais surtout permet à l'entreprise de devenir plus compétitive du fait de la hausse de la productivité. Le capital humain, une charge pour l'entreprise L'accumulation des connaissances se fait donc par l'éducation ainsi que la formation. Or tous les individus ne sont pas égaux devant la possibilité d'acquérir des connaissances. Ceci implique donc une plus grande vulnérabilité des individus face au chômage si ceux-ci détiennent un capital humain peu élevé. On assistera donc au développement du chômage structurel. Cette aggravation de la situation de l'emploi se traduit toutefois par une augmentation du rythme d'accumulation du capital humain. En effet, l'idéal serait que l'individu au chômage ait recours à diverses formations afin de palier aux manquements précédents. En effet, une hausse du chômage détruit une partie du capital humain car celui-ci à la propriété de se dégrader lorsqu'il n'est pas utilisé. Une longue période de chômage fait diminuer l'efficience et la productivité des travailleurs, celle-ci affaiblit donc le taux de croissance de l'économie. L'entreprise valorise une certaine partie des connaissances du capital humain. Toutefois, le savoir-faire n'apparaît pas dans la comptabilité de ces sociétés or c'est un facteur de compétitivité qui améliore l'économie. La comptabilité générale, lors de chaque exercice, prend en compte une partie du capital humain sous forme de salaires versés aux employés. Ces rémunérations constituent une charge pour les entreprises et figurent donc uniquement, à leur coût historique, dans le compte de résultat. On constate donc que ce dernier est important dans les états financiers. A ce salaire, on peut ajouter les dépenses de formation et de recrutement que l'entreprise enregistre également comme une charge, c'est-à-dire comme quelque chose de non durable pour elle. La formation est prise en compte mais pas ce qu'elle apporte aux salariés : ses nouvelles connaissances et aptitudes. On prend donc en comptes les dépenses mais pas les recettes futures espérées. Afin de palier au manquement de la comptabilité générale, certaines sociétés doivent obligatoirement fournir certains documents afin de rendre compte aux salariés, à l'inspecteur du travail ainsi qu'aux actionnaires de l'aspect social de l'entreprise. Seules les sociétés de plus de 300 salariés ont en effet l'obligation d'établir un bilan social. Celui-ci récapitule en un document unique les principales données chiffrées permettant d'apprécier la situation de l'entreprise dans le domaine social, d'enregistrer les réalisations effectuées ainsi que les changements intervenus au cours de l'année écoulée et des deux années précédentes. Partenariat Entreprise-Université On constate que le capital humain désigne l'ensemble des connaissances apprises par l'individu qui accroît son efficacité productive. Chaque individu est propriétaire d'un certain nombre de compétences qu'il valorise en les vendant sur le marché du travail. Toutefois, malgré l'importance de ce dernier dans l'économie, et malgré diverses tentatives d'évolution, ce capital humain est toujours considéré comme une charge pour l'entreprise au même titre que les matières premières. Malheureusement, le système éducation-formation marocain n'a pas évolué à la vitesse requise. L'inadéquation formation-emploi, la multiplication des diplômes inutiles et générateurs de chômage, l'absence d'orientation et d'information. Ceci nécessite une stratégie conséquente capable de doter les jeunes des armes indispensables dans un monde impitoyable. La réforme de l'enseignement doit justement œuvrer dans ce sens pour apporter des réponses appropriées aux questions posées pour répondre adéquatement au marché de l'emploi. La valorisation du capital humain représente le créneau où il faut cibler l'intervention et investir davantage. Car l'avenir c'est l'investissement en priorité dans le savoir-faire et la formation de qualité. Le monde actuel est marqué par des changements accélérés de tout bord, et tout se base désormais sur la matière grise, clef du succès. La réalisation et/ou le développement d'un partenariat Entreprise- Université sont vivement souhaitables pour rapprocher autant que possible la théorie de la pratique et faire du «sur-mesure». La revalorisation de l'enseignement technique et professionnel s'impose pour dispenser une formation efficace et opérationnelle adaptée à la nouvelle donne. Il n'est question de délivrer, dès lors, que des diplômes qui ont une valeur sûre permettant de surcroît à leurs détenteurs la protection contre le virus du chômage.