Buzzichelli Maroc, le leader marocain du montage d'unités industrielles, vient de décrocher un contrat de 500 millions de DH pour la construction d'une centrale électrique au Cameroun. La société marocaine devra livrer la centrale clé en main à la SONARA en mai 2013. En lice avec des poids-lourds européens en la matière, Buzzichelli Maroc, un des fleurons industriels marocains, a su tirer son épingle du jeu grâce à une expertise prouvée tant au niveau national qu'international. « La qualité et le niveau de technicité de la société nous ont permis de décrocher ce contrat», affirme Mehdi Zouhir, le PDG de Buzzichelli Maroc, même si la société marocaine était désavantagée sur le plan fiscal par rapport aux autres concurrents, notamment français. La France dispose en effet d'un référentiel d'investissements incitatif avec le Cameroun, pas le Maroc. Conséquence : la retenue à la source passe du simple au double, soit 15% pour une entreprise marocaine contre 7,5% pour les sociétés de l'Hexagone. Dans ce sens, le Maroc doit actualiser ses accords avec le Cameroun et les autres pays africains. « Ce qui sera de nature à nous rendre plus compétitifs à l'export», note Mehdi Zouhir. Ce savoir-faire a permis au groupe marocain de maintenir une croissance élevée sur les cinq dernières années. Sur l'exercice 2010, le groupe a fait état d'un volume de 420 millions de DH. Pour 2011, il prévoit un chiffre d'affaires de l'ordre de 550 millions de DH. Buzzichelli Maroc précise que ses carnets de commandes atteignent les 800 millions de DH dont 500 millions au titre de l'année en cours. Plus de la moitié de ses commandes sont destinées à l'export. La Chine comme levier pour le marché africain Il semblerait, par ailleurs, que Buzzichelli Maroc a jeté son dévolu sur le continent africain, particulièrement dans les pays d'Afrique de l'Ouest. Il ne s'agit pas d'un contrat isolé si l'on en croit Mehdi Zouhir. Dans cette optique, la société marocaine mise sur la Chine comme levier pour pérenniser son cap africain. Le leader marocain s'active d'ailleurs à ouvrir une représentation en Chine dans les semaines à venir. L'objectif est clair : pouvoir s'appuyer sur le tandem « solution industrielle-solution financière ». En échange, le groupe marocain apportera son expertise dans la construction des centrales avec turbo-alternateur de taille intermédiaire, domaine où les Chinois sont peu présents. « Il n'y a aucune raison pour ne pas allier les équipements et l'ingénierie chinoise avec la valeur ajoutée marocaine pour accroître notre empreinte business en Afrique», affirme Mehdi Zouhir. Ce qui est en phase avec la nouvelle approche chinoise pour l'Afrique. « Aujourd'hui, les Chinois vendent l'ingénierie et les équipements, mais préfèrent laisser la partie relative au montage à des partenaires locaux », explique Hakim Nadir, directeur général de Buzzichelli Maroc. Ce qui a apparemment séduit la société marocaine. Cap sur l'internationalisation Buzzichelli Maroc, c'est aussi 3000 collaborateurs et un milliard de DH de chiffre d'affaires par an. Le groupe s'active dans la construction de cimenteries, de centrales électriques et de raffineries. Buzzichelli Maroc possède des références au Maroc comme la CIMAT, pour le compte de laquelle la société vient d'achever la construction de sa cimenterie 100% marocaine à Ben Ahmed, ou encore la SAMIR, dans la raffinerie, et l'OCP dans la chimie. En 2010, Buzzichelli Maroc a enregistré 3,3 millions d'heures ouvrées et seulement quatre accidents de travail. Une performance notable dans ce métier. La société a également effectué le montage de 32.000 tonnes d'équipements et de tuyauteries.