L'Association unie pour l'encadrement des enfants et des jeunes (ASUEEJ) et l'Initiative de partenariat au Moyen-Orient (MEPI) ont lancé, hier à Marrakech, le projet «I'm morrocan citizen». Une initiative pas comme les autres. C'est hier, lundi 31 janvier, à Marrakech que le programme « I'm moroccan citizen» («Je suis un citoyen marocain») a été lancé par ses deux parrains : l'Association unie pour l'encadrement des enfants et des jeunes (ASUEEJ) et l'Initiative de partenariat au Moyen-Orient (MEPI). «Souvent, le principe de citoyenneté est rattaché uniquement aux droits de l'Homme. Mais l'on oublie que la citoyenneté, c'est d'abord des devoirs dont on doit s'acquitter», estime M'hamed En-Nosse, directeur exécutif de ce programme et président de l'ASUEEJ. C'est donc pour rappeler au citoyen qu'il a aussi des devoirs vis-à-vis de son pays et non pas seulement des droits à lui réclamer qu'est né ce projet. La tâche n'est pas des plus aisée, car pour arriver à convaincre la cible de ce projet, des jeunes de moins de 25 ans, il faudra réussir à les réconcilier avec leur Maroc. Et l'état actuel des choses n'a rien de positif, pour l'instant. En effet, les deux parrains du projet relèvent que l'esprit de la citoyenneté responsable devient de plus en plus faible au sein des jeunes marocains en raison de plusieurs facteurs intimement liés à la politique quel qu'en soit l'aspect. La société civile doit ainsi servir de vecteur pour l'instauration de la confiance citoyenne et cesser de se concentrer sur les droits sans tenir compte des responsabilités. Aux yeux des partenaires, c'est cette vision «erronée» qui a donné lieu à «un citoyen déséquilibré, incapable de contribuer au développement de la société où il vit». Il est temps de remettre les pendules à l'heure! Le programme «I'm moroccan citizen» s'articule autour de trois objectifs. Les deux premiers visent à promouvoir une culture de citoyenneté responsable et des pratiques alliant les droits aux devoirs. Alors que la troisième se focalise sur la mise en œuvre d'un certain nombre d'activités au profit des jeunes favorisant l'esprit d'une citoyenneté responsable. «De par la vocation de l'ASUEEJ, nous continuerons, à travers ce projet, à former les jeunes. Un premier atelier aura lieu du 24 au 26 février prochain à Marrakech», annonce M'hamed En-Nosse. La concrétisation du projet commence donc par des formations dont bénéficieront 100 jeunes opérant dans la société civile ou dans des établissements scolaires de la Région Marrakech-Tensift-El Haouz. Cette formation devra inculquer aux participants les concepts et principes de la citoyenneté responsable. Réapprendre la citoyenneté Parce que l'un ne va pas sans l'autre, on apprendra aux jeunes à se surpasser pour prouver leur citoyenneté en leur proposant la compétition «Je suis un citoyen marocain». Il est question d'organiser un concours invitant les jeunes à réaliser une vidéo ou reproduire une image suggérant le comportement citoyen. Le projet compte ainsi produire un CD interactif contenant 20 comportements citoyen responsable en vue de sa distribution dans tous les établissements, ONG et maisons de jeunes de la région. Autres propositions : organiser des cafés de la citoyenneté pour réunir des jeunes dans le cadre d'échange d'idées et publier un document de référence contenant la «Déclaration des jeunes marocains sur la citoyenneté responsable». Ce programme se transformera, petit à petit, en une source d'énergie humaine propice à la création de toute sorte de projets liés à une seule et même cause : la promotion d'une citoyenneté responsable. «Nous avons pris près d'une année pour monter ce projet et l'adapter au contexte marocain. Plusieurs établissements nous contactent pour nous encourager, mais aucun ne nous offre d'aide financière. A part le MEPI qui nous a offert une subvention pour assurer, entre autres, l'organisation des ateliers de formation, nous n'avons reçu aucune autre aide financière», explique le directeur exécutif du programme. Comme il est désormais de coutume, pour des projets de ce genre, les bailleurs de fonds se font rares. Pourtant, l'ASUEEJ nourrit une grande ambition, celle de généraliser son programme à tout le Maroc afin que tous les jeunes puissent en bénéficier.