La croissance du secteur privé est un moteur essentiel pour la création d'emplois et l'amélioration de l'employabilité des jeunes est une composante importante des politiques d'emploi dans notre pays. Au Maroc où la population a une proportion importante des jeunes, les obstacles pour faire des affaires sont grands, et encore plus pour les jeunes. Cela contribue à freiner la création d'entreprise, à encourager l'informalité et à mettre en danger la bonne gouvernance. Soutenir les jeunes dans l'amélioration de leur employabilité donnera certainement un élan au développement économique et social. Traiter sérieusement les problématiques liées au chômage des jeunes en général et des jeunes diplômés en particulier en termes non seulement de déficits d'offre d'emploi est aujourd'hui au cœur des préoccupations de développement socio-économique, mais aussi et surtout en relation avec la composante demande d'emploi qui renvoie à l'analyse des caractéristiques des différentes catégories de diplômes et de formations disponibles, des finalités des apprentissages et des savoirs acquis dans le système d'éducation et de formation et de leur pertinence par rapport aux exigences du marché du travail. Ainsi, l'emploi productif et le travail décent pour les jeunes ne peuvent être réalisés à travers des interventions fragmentées et isolées. Ils exigent plutôt une action soutenue, déterminée et concrète d'un grand nombre d'acteurs des secteurs privés, publics et de la société civile. Bien qu'il n'existe pas une solution unique, relever le défi de l'employabilité des jeunes hommes et femmes impose une approche intégrée et cohérente qui combine des interventions macro et microéconomiques, traite tant l'offre que la demande de travail, et tant la quantité que la qualité des emplois. De même, pour améliorer l'employabilité, il est impératif d'intégrer les compétences comportementales en outre des compétences fondamentales, techniques et technologiques. Aller au-delà des approches traditionnelles signifie une démarche « d'absorption » du chômage tout en privilégiant le concept fonctionnel de compétences. « Le concept de compétences d'abord met en évidence, outre la nature de la formation et le contenu des cursus sanctionnés par les catégories de diplôme ou de spécialité, l'importance des ressources que peuvent mobiliser les jeunes diplômés en termes de capacités d'apprendre, de disposition à s'approprier les systèmes d'information, de réactivité face aux aléas et aux tensions, bref de propension à s'adapter à des contextes variables, à maîtriser les contingences et les situations d'incertitude ». D'autres registres, comme la maîtrise des langues et des dispositifs informatiques, ont tendance à structurer les profils recherchés, de façon implicite ou explicite, sur le marché du travail. Plus encore, cela suppose une approche nationale cohérente qui articule les politiques de soutien centrées sur deux éléments simples : d'une part, une stratégie nationale intégrée de croissance et de création d'emplois et d'autre part, des interventions ciblées pour aider les jeunes à s'affranchir les obstacles auxquels ils font face pour entrer et se maintenir sur le marché de travail.