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A la recherche d'un socle commun pour l'humanité
Publié dans Le Soir Echos le 06 - 01 - 2011

Il est urgent de proposer de nouveaux modèles pour une société globalisée où chacun peut s'exprimer et où tous œuvrent pour l'intérêt commun.
La survie de l'humanité réside, plus que jamais, au sein d'une charte des droits de l'homme revigorée et revisitée mais assimilée par tous et appliquée dans son intégralité sans concession ni complaisance.
Les opinions autrefois considérées comme extrêmes se propagent dans le monde et affirment de plus en plus librement des idéologies d'exclusion rassemblées sous la bannière de symboles communautaires, religieux, linguistiques ou nationalistes. Ainsi, les conservateurs sont fortement noyautés par des courants identitaires xénophobes et les progressistes bazardent avec une facilité déconcertante leurs principes humanistes pour conquérir les suffrages d'une opinion publique échaudée par une crise socio-financière sans précédent.
Les masses sont surchauffées par des politiques qui ne détiennent plus les leviers socioéconomiques traditionnels de relance et qui tentent de se maintenir à la tête des différents Etats sans, pour la plupart d'entre eux, oser bousculer l'ordre économique établi. L'islam est l'ennemi désigné d'un Occident jadis humaniste, où les minorités fragiles sont régulièrement jetées en pâture à l'opinion pour des raisons pseudo-sécuritaires et avec des méthodes cavalières qui, si elles restent légales, n'en sont pas moins fragiles du point de vue moral.
Certains leaders s'interrogent sur l'identité de leurs nationaux et d'autres comparent les lieux ou l'acte de dévotion religieuse d'une minorité à une provocation voire même à une occupation suscitant des émotions diverses mais à peine audibles.
Les Espagnols rejettent leurs «moros» et s'échinent à fragiliser leur voisin du sud. Les Français maltraitent les Roms et réduisent l'espace d'expression religieuse des minorités, dénaturant le principe de laïcité qui se voulait tolérant dans l'esprit et se retrouve coercitif dans la loi.
Les Belges veulent se séparer par identité linguistique, les Suisses votent l'interdiction des minarets, les Allemands se déclarent officiellement déçus par l'intégration des Turcs musulmans pourtant installés sur leur sol depuis plus de trois générations et Barack Obama doit déclarer publiquement qu'il n'est pas musulman.
Israël continue d'humilier, en toute impunité, les Palestiniens et indirectement plus d'un milliard de musulmans en bravant, avec maîtrise, les élucubrations verbales d'une communauté internationale impuissante. Le monde arabe sombre dans une apathie coupable en muselant des peuples qui se réfugient dans les bras d'un islamisme rétrograde et qui se galvanise autour d'un antisémitisme primaire.
L'Amérique latine tente de se défaire progressivement de l'autorité de l'oncle Sam et recrée une Internationale écolo-communiste rassemblant l'Iran et d'autres pays «réfractaires» non pas autour d'un nouveau projet mais contre l'impérialisme des pays «riches».
Pendant ce temps, la Chine assoit son autorité sur le monde et l'Inde poursuit un rythme de développement technologique sans précédent ; les deux agissant par pur intérêt national sans porter de messages et encore moins d'ambitions humanistes.
On ne trouve plus de voix capables de porter un message crédible pour l'humanité. Ceux qui osent encore s'insurger contre les entorses faites aux droits les plus élémentaires des êtres humains passent au mieux pour de tendres naïfs et au pire pour des traîtres à la solde d'un Occident impérialiste. Les Américains et leurs alliés ont, ces dernières années, fortement décrédibilisé ces nobles valeurs par des croisades qui sentent à plein nez les hydrocarbures et la diversion autoritariste. Les peuples des pays émergents ont automatiquement jeté le bébé avec l'eau du bain, assimilant les régimes considérés naguère comme des modèles de démocratie à des néo-colonialistes malveillants qui n'hésitent pas à utiliser la force pour maintenir leurs privilèges tout en humiliant gratuitement les minorités sur leur propres terres.
Les peuples de la planète se cherchent un nouveau rêve crédible et positif qui leur permettra de construire de manière désintéressée un monde meilleur pour eux et pour les générations futures. L'être humain, sans considération de race, de religion, de sexe, d'âge ou d'opinion, pourrait se retrouver au centre des préoccupations de tous dans un projet de développement durable à gouvernance planétaire.
A l'heure où l'humanité développe, depuis plus d'un demi-siècle, des capacités militaires et éco-irresponsables d'auto-extermination définitive, il est urgent de proposer de nouveaux modèles pour une société globalisée où chacun peut s'exprimer et où tous œuvrent pour l'intérêt commun sans pour autant négliger la dynamique des individus et des groupes dans la création du progrès, du bien-être et de la richesse collective et individuelle. Les socles des nations, des religions et des autres bannières d'identification doivent se transformer en bien collectifs pour définir ce qui nous rassemble tout en laissant vivre nos différences avec harmonie et bienveillance.
La survie de l'humanité réside, plus que jamais, au sein d'une charte des droits de l'homme revigorée et revisitée mais assimilée par tous et appliquée dans son intégralité sans concession ni complaisance, y compris vis-à-vis des intérêts économiques ou militaires dominants. L'histoire de notre espèce est entre nos mains et le socle commun de notre avenir est largement défini ; reste à construire une ambition politique à l'échelle planétaire car, comme disait Martin Luther King : «Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères, sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots».


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