Une source proche du dossier affirme que lors de la session du Conseil de la ville de Casablanca du vendredi dernier, Abderrahim Ouattasse a signé la feuille de présence en tant que RNIste. – Le timing du départ de Ouattasse des rangs du PJD fait suite à l'annonce de Fouad Ali El Himma, lors de la récente réunion des élus du PAM, de reconstituer les majorités à Rabat et Casablanca. Crise chez les frères de Abdelilah Benkirane à Casablanca. Abderrahim Ouattasse, le président de l'arrondissement des Roches noires et le deuxième vice-président du maire de Casablanca, vient de claquer le porte des islamistes et a rejoint le RNI. Une source proche du dossier affirme que lors de la session du Conseil de la ville de Casablanca, vendredi dernier, l'ex-PJDiste a signé dans la liste des présents en tant que RNIste. Qualifié de modéré parmi les membres, cette défection dans les rangs des islamistes est imputée, par un PJDiste membre du Conseil de la ville, à des «raisons personnelles», précisant au passage que «Ouatasse a des problèmes avec quelques personnes au sein du parti», selon la même source. Laquelle source écarte toute «divergences de vue entre le président de l'arrondissement des Roches noires et la direction du PJD». La même source estime que le départ de Ouatasse est «normal» et «sans aucune conséquence sur le parti». A la question de savoir si cette défection n'est que le prélude d'une hémorragie dans les rangs du PJD à Casablanca, notre interlocuteur répond par un laconique: «le parti restera fort». Après ce départ le PJD à Casablanca basculera-t-il dans les rangs de l'opposition ? «Aucune craintes là-dessus, nous demeurerons membre de la majorité», assure-t-il. Les différents entre Abderrahim Ouattasse est les ténors du PJD de Casablanca ne datent pas d'hier. Fin avril 2010, le désormais RNIste, président de l'arrondissement des Roches noires, organisait un festival avec en vedette la participation du rappeur Don Big.Ce festival avait valu à Ouatasse une volée de bois de la part de la direction du MUR (Mouvement unicité et réformes), avec à la clé des auditions, à deux reprises, afin d'expliquer cette présence des gardiens du temple, même si la Charte communales, amendée en 2009, n'a pas cité le MUR comme organe de contrôle des actions des élus locaux. L'affaire a été étalée sur la place publique. Sur les colonnes d'Attajdid, le journal du MUR, Abdeljalil Jasni, le président du Bureau exécutif du MUR dans la région du Centre, réputé être un dur parmi les conservateurs, avait vivement tancé Ouattasse. Certes l'appareil du parti à Casablanca s'était intervenu pour circonscrire l'onde de choc, Ouattasse a même participé en tant que congressiste au 4e Congrès du MUR, tenu en juillet à Casablanca. Le timing du départ de Ouattasse des rangs du PJD fait suite à l'annonce de Fouad Ali El Himma, lors de la récente réunion des élus du PAM, de reconstituer les majorités à Rabat et à Casablanca. Notre interlocuteur croit en la responsabilité du Tracteur dans cette défection, estimant que le président de l'arrondissement des Roches noirs aurait subi des «pressions» de la part du PAM. Une version élimée à force d'être utilisée à chaque fois qu'un membre du PJD claque la porte et rejoint le PAM, comme dans le cas du président du Conseil municipal de Chaouen, ou une autre formation politique proche du PAM, comme le RNI. PJD de Casablanca Des divergences qui remontent au congrès de 2008 La section du PJD à Casablanca n'est pas un havre de paix, loin de là. Elle est sujette à plusieurs remous dus notamment à l'implication de la direction du parti dans le choix de ceux qui tiennent les «commandes» dans cette section. Des contradictions qui avaient éclaté lors du Congrès régional de 2008, lorsque la direction avait imposé El Omari, un modéré, à la place de Mustapha El Haya. Depuis cette date, les divergences se sont accentuées entres les islamistes de la grande métropole. Le congrès de 2010 a reconduit El Omari à la tête du PJD à Casablanca.