Le Syndicat national de l'enseignement supérieur vient de décider, lundi, de mener un large mouvement de grève qui toucherait, les 18, 19 et 20 janvier, l'ensemble des universités. C'est un mouvement social de grande envergure qui pointe à l'horizon dans les universités au Maroc le mois de janvier 2011. Le comité administratif du SNE-sup (Syndicat national de l'enseignement supérieur), a décidé lundi de mener une grève de 72 heures les 18, 19 et 20 janvier prochain. Ce débrayage concerne toutes les activités, notamment, la formation, les réunions, les cours et les examens. Affichant son attachement à son dossier revendicatif, le SNE-sup envisage de boycotter le deuxième semestre universitaire et de geler des activités universitaires. Le 16 décembre, le syndicat avait organisé un sit-in devant le ministère de l'Enseignement supérieur. Le syndicat a dénoncé le fait que ce sit-in avit été boycotté par les médias publics. Le mois de novembre dernier, le bureau national du SNE-sup, avait décidé de rejeter en bloc la note du ministère de l'Enseignement concernant la promotion interne et avait considéré que cette note constitue une violation de la crédibilité du dialogue entre le SNE-sup et le ministère de tutelle. Dans la même lignée, le bureau national avait convoqué la commission de coordination nationale et avait décrété la mobilisation générale des enseignants afin de préparer la riposte. Le syndicat a appelé aussi le ministère à gérer les dossiers des promotions de 2007 à 2010 comme il l'avait fait pour les années 2001 à 2006. Le mois de mars dernier, suite à un débrayage décrété, toutes les activités pédagogiques, scientifiques et les réunions avaient été suspendues dans toutes les universités du pays. Les revendications du SNE-sup portent sur l'amélioration des conditions de travail des fonctionnaires de l'enseignement supérieur, la révision du statut des enseignants-chercheurs dans le cadre de la Fonction publique pour prendre en considération les nouvelles missions des enseignants qu'ils prennent en charge depuis l'entrée en vigueur de la nouvelle réforme universitaire, ainsi que la régularisation de la situation des professeurs naturalisés qui ont accédé à la Fonction publique sous contrat. Le syndicat demande aussi la révision du système de promotion et du quota et le règlement des dossiers de promotion de 2006 et une partie des promotions de 2007. La révision du statut de base des enseignants a été une des revendications du dernier Congrès national du SNE-sup en 2009, cette révision vise à être en adéquation avec les nouvelles missions de l'université. C'est que les enseignants-chercheurs refusent désormais d'être considérés comme de simples employés au sein des universités. Selon Mohamed Darwich secrétaire général du SNE-sup, il existe au Maroc 15 universités, plus de 140 établissements d'enseignement supérieur dont 52 à accès direct et 50 sur concours, avec seulement 10.000 enseignants pour 440.000 étudiants.