L'humoriste Pierre Palmade a présenté son dernier spectacle «Je n'ai jamais été aussi vieux» le mercredi 15 décembre au Megarama à Casablanca. Le Soir échos l'a rencontré. C'est la première fois que vous vous produisez au Maroc. Comment avez-vous perçu la réaction du public durant la présentation de votre show : « je n'ai jamais été aussi vieux » ? Mon humour est moins connu ici qu'en France. Mais malgré cela? j'ai senti une écoute au début. Petit à petit, les gens ont décelé les codes de mon humour. One ne riait pas parce que j'allais sortir une vanne ou une blague mais parce que de mon intonation? on reconnaît une intonation de tous les jours. Le public se projette à travers ces intonations et c'est cela qui fait rire. Plus j'avançais dans le spectacle? plus je gagnais des auditeurs. Cela demande une concentration au début. Sentez-vous une certaine angoisse lorsque le public ne répond pas ? Lorsque je n'ai pas du crédit immédiat, oui cela me stresse. Mais nous avons le plaisir du courage aussi. J'aurais pu rester tranquillement à Paris et attendre que les gens viennent à moi, mais si on veut découvrir la culture d'un autre pays et qu'on va à la rencontre de ces gens, il faut leur donner du temps de découvrir mon humour. Il faut savoir une chose, c'est que je n'aime pas recourir à la facilité, je préfère présenter aux gens ce qui me fait rire moi et accepter que cela ne fasse pas rire les autres. Pensez-vous que c'est important pour un humoriste de connaître le contexte du pays dans lequel il se produit pour réussir son spectacle ? Pour le cas du Maroc par exemple, je précise que je suis venu pour deux jours uniquement, ce qui fait que c'est impossible d'adapter mon spectacle au contexte marocain. Si j'étais venu trois semaines à l'avance, j'aurais pu faire un spectacle sur la vision de Pierre Palmade sur le Maroc. Je ne peux pas par exemple prononcer le nom du maire de la ville ou du présentateur vedette et faire une blague dessus alors que je viens tout juste d'arriver. Cela n'a pas de sens. Je ne veux pas être malhonnête. Vous préconisez donc plus un rire universel ? Oui, c'est bien cela. Les engueulades de couples, le conflit avec la mère, je mise là-dessus. Etant donné que je ne cite pas les gens connus dans mon spectacle, je ne cite ni les artistes ni les politiques, je suis beaucoup plus pour un rire universel. Quelle est la part d'improvisation dans votre travail ? Il n'y a aucune improvisation, 0% d'improvisation. Même ce qui semble être improvisé, les Ah Bon, les bégaiements sont écrits. Je ne suis pas très à l'aise avec les improvisations. Pour le temps que cela nécessite pour écrire un spectacle, cela varie. On peut avoir une idée et prendre cinq ans pour l'écrire.