Quelles sont les conditions d'accueil des non-voyants qui poursuivent leur formation professionnelle et technique dans ce nouveau pavillon? Quel est le rôle de l'Organisation alaouite pour la protection des aveugles au Maroc ? Ce pavillon, inauguré récemment au siège de la Ligue Braille du Maroc à Taza, couvre une superficie de près de 300 m² et comporte deux dortoirs, l'un pour les filles et l'autre pour les garçons, un réfectoire et une cuisine. Les travaux de construction et de réfection du pavillon ont été financés par le Fonds de l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH) avec un montant de 437.172 DH. Cette structure accueillera des élèves malvoyants du pays qui suivent des cours de formation en téléphonie moderne ou en technique d'écriture et de lecture suivant la méthode braille. Ces élèves malvoyants étaient auparavant hébergés au Centre régional pédagogique (CPR) d'éducation physique contre un loyer mensuel. Le Centre d'apprentissage et de formation (CAF), ouvert au siège de la Ligue Braille du Maroc (LBM) à Taza depuis avril 2002, assure la formation des opérateurs non-voyants en téléphonie moderne (standardistes). Créé en partenariat avec plusieurs départements ministériels, la Ligue Braille du Maroc et le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), le centre dispense une formation en écriture en braille et téléphonie moderne d'une durée de 9 mois complétée par un mois de stage dans les administrations publiques. Depuis 2002, cet établissement a accueilli 100 malvoyants et formé 51 lauréats dont les diplômes ont été homologués par l'Institut supérieur de technologie appliquée (ISTA) de Taza en vertu d'une convention conclue avec le Centre d'apprentissage et de formation de ladite ligue. La Ligue braille du Maroc organise annuellement des journées d'études à Taza pour la prévention de la cécité avec le concours des services médicaux et des ophtalmologues. Ces journées sont sanctionnées par la distribution de lunettes de correction de la vue aux élèves malvoyants nécessiteux des villes de Taza, Guercif, Tahla entre autres. Contacté par Le Soir échos, Ahmed Rabit, délégué de la cellule casablancaise de l'Organisation alaouite pour la protection des aveugles au Maroc, nous éclaire sur le rôle du OAPAM quant à l'accompagnement des malvoyants dans les différentes villes du royaume. «Cela fait plus de 40 ans, depuis 1967 précisément, que l'Organisation gère plus de 13 instituts à travers le pays, dont un à Taza. Nous accompagnons les élèves non-voyants dans leurs scolarités, depuis le CP jusqu'au baccalauréat, car il n'y a pas de diplômes à deux vitesses. Un seul examen pour tous ! Pour cela nous importons des tablettes de l'étranger et nous imprimons aussi les manuels scolaires en braille pour plus de 1.000 étudiants que nous avons placés à travers les différents établissements scolaires du royaume. Nous avons aussi créé des ateliers pour les non-scolarisés. Il faut savoir enfin que toutes les prestations du OAPAM sont gratuites». Pour Ahmed Rabit, l'Organisation alaouite pour la protections des aveugles au Maroc ne remplace pas le rôle de l'Etat. «Au contraire, nous sommes dans la complémentarité. Nous avons un partenariat avec le ministère de la Santé pour la prise en charge des aveugles bacheliers qui désirent effectuer une formation en kinésithérapie. Ce ministère prend, bien évidemment, aussi en charge tous les soins médicamenteux des malvoyants. Le ministère de l'Intérieur s'acquitte des factures de nourriture, et celui de l'Education nationale s'occupe de l'enseignement. Le travail est énorme». «Je dois vous dire que grâce à l'OAPAM, il y a 6 avocats dans le royaume, des kinésithérapeutes, des enseignants toute catégorie, des docteurs en lettres, des administrateurs, des administrateurs adjoint. Il y a même un interprète à l'ONU à Genève. Tout ceci nous le devons grâce à la présidence effective de la Princesse Lalla Lamia Soulh au sein de l'organisation. De plus, l'engagement constant du roi en faveur de l'accompagnement des aveugles et malvoyants est déterminant. 3 nouveaux instituts sous sa directive, ont vu le jour ces dernières années. Des établissements qui n'ont rien à envier aux établissements étrangers, ni sur le plan de l'équipement ni sur le plan architectural», conclut Ahmed Rabit.