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Tendance Le coaching, un phénomène qui prend de l′ampleur
Publié dans Le Soir Echos le 12 - 11 - 2010

Phénomène de société ou mode passagère, le coaching qui débarque chez nous, vise à améliorer aussi bien le développement personnel que les relations au sein de l'entreprise. Explications.
Qu'il soit personnel ou professionnel, le coaching est une tendance qui enregistre une croissance record mondiale. Le Maroc se met, petit à petit, à suivre le mouvement. De plus en plus d'entreprises font appel à des coaches pour améliorer les performances du personnel. Et de plus en plus de particuliers trouvent dans le coaching de développement personnel une alternative à la psychanalyse et autre thérapie.
En entreprise
Le coaching peut être un accompagnement d'une prise de fonction pour augmenter la rapidité d'intégration d'un nouveau collaborateur. Avec des techniques diverses, en fonction des coaches, le coaching permet aussi à une équipe d'augmenter sa motivation, sa cohésion et ses résultats. Les coaches accompagnent, d'autre part, les managers pour augmenter l'expression de leurs compétences dans des conditions de plus en plus difficiles (stress, contraintes…). Les patrons font aussi appel au coaching pour créer un espace et une confrontation neutres, propices à la prise de décision comme : la
cession ou l'acquisition d'une entreprise, un départ à la retraite, un changement d'orientation, de nouveaux investissements, la gestion d'un conflit…
Les particuliers
Le travail du coach est d'orienter et focaliser l'attention de la personne accompagnée pour lui permettre de percevoir, d'interpréter et de ressentir son passé et son présent sous un angle propice à la concrétisation de l'objectif futur qu'ils se sont donné. Le but étant aussi de faciliter la remise en cause des interprétations ancrées de longue date (croyances). Les particuliers font le plus souvent appel aux coaches pour qu'ils soient accompagnés dans le cadre d'une orientation professionnelle ou d'un choix de vie. Le but étant de mettre toutes les chances de réussite de leur côté.
Les clients globalement satisfaits
Une enquête récente commandée par l'International Coach Fédération (ICF), auprès du cabinet de conseil ARC et de PricewaterhouseCoopers, a révélé que la quasi-totalité (99%) des clients de coaching ont indiqué être satisfaits de leur expérience. Parmi les sondés, 96% se sont déclarés prêts à renouveler leur expérience et 75% d'entre eux déclarent que le coaching leur a surtout permis d'améliorer leur estime de soi, leur communication et leurs performances professionnelles… Concernant les formules de coaching plébiscitées par les sondés, il ressort que 58% des répondants ont déjà suivi un «coaching de vie et d'amélioration de soi», 36% un «coaching professionnel», 33% un «coaching de cadre supérieur», 30% un «coaching de dirigeant» et enfin, 25% un «coaching de transition de carrière». 45% d'entre eux ont eu plus d'un coach au cours des cinq dernières années. Pour les raisons de l'appel au coaching, 41% ont déclaré vouloir avant tout améliorer leur confiance en soi. Parmi les autres attentes des coachés, figurent l'équilibre entre leur vie professionnelle et
leur vie privée (36%), la volonté de développer leurs opportunités de carrière (28%) et enfin, à égalité, le souhait d'améliorer leur gestion d'entreprise et leur sens relationnel (25%).
La durée moyenne d'un coaching est d'un an, pour une fréquence de deux ou trois sessions par mois. 47% des répondants indiquent suivre les sessions de coaching «par téléphone», contre 50% «en face à face». Néanmoins, la majorité des clients (60%) préfère ce dernier format, contre 35% le coaching par téléphone. Quant à la durée moyenne des sessions, elle est de 70 minutes pour les sessions en personne et de 48 minutes pour les sessions téléphoniques.
Interview Abdelilah Atid, directeur, Next Consulting
Dans quel cas un chef d'entreprise peut-il faire appel au coaching ?
Si l'on veut faire appel au coaching, il faut que les dirigeants aient la volonté et la sincérité d'élaborer un diagnostic global et ensuite individuel – à travers des entretiens personnalisés – afin de détecter le déficit en matière de compétences, de capacité d'analyse et surtout de concrétisation des idées. A titre d'exemple, si la démotivation d'un collaborateur trouve son origine dans l'absence d'équité, coacher cette personne relèverait purement et simplement d'une politique de fuite en avant.
De quel type de coaching parle-t-on ?
Il existe plusieurs types de coaching à adapter au niveau de compétences de l'individu et également aux besoins de l'organisation à laquelle il appartient : le Coaching-formation, le Coaching-perfectionnement, le Coaching-soutien, le Coaching-recentrage, etc. On peut combiner plusieurs types de coaching à la fois. Tout dépend du niveau académique et du degré d'assimilation de l'individu coaché, sans jamais perdre de vue sa disponibilité et sa préparation mentale et physique. L'essentiel est de savoir distinguer entre accompagner et assister un collaborateur. La personne coachée doit rester autonome en tout temps.
En quoi le coach a-t-il une légitimité dans la vie de l'entreprise ?
Un coach dispose du recul et de l'autonomie qui lui permettent de se doter d'une autorité scientifique pour être «écouté activement. Il oriente et accompagne sans juger, adopter ou rejeter les choix personnels et/ou professionnels de l'individu coaché. Il doit, avant tout, faire prendre conscience – dans la cadre d'une démarche réaliste - du potentiel existant et de son adéquation ou inadéquation avec les objectifs visés par la personne à coacher.
Peut-on avoir des règles de coaching qui s'appliquent de manière universelle ?
Le cadre théorique peut être universel. Quoique l'universalité réside dans la noblesse de l'objectif recherché. Par contre, l'application des techniques et des principes du coaching n'est pas universelle du fait de la culture, du système de valeurs et de la psychosociologie qui a façonné la personnalité de la personne à coacher.
Roger Lannoy, disciple agréé
Anthony Robins est le coach le plus célèbre de la planète. Il donne aux PDG comme aux ouvriers certaines clefs pour «se sublimer» afin d'«exploser leurs limites». Rencontre avec son disciple Roger Lannoy, qui sera en séminaire le 13 novembre prochain, à Casablanca.
Nous sommes dans un hôtel de la capitale économique, avenue des Forces Armées Royales. Il est 15h00, Roger Lannoy nous reçoit le plus simplement du monde. Avant de le rencontrer, nous avions craint de faire la connaissance d'un gourou prêcheur et sûr de lui, mais non, nous avons trouvé un homme simple et fragile comme tout le monde, mais avec des pensées différentes et un parcours atypique. «J'ai toujours eu la croyance qu'avec notre cerveau on pouvait tout faire, introduit-il. Cette pensée m'a toujours travaillée, habitée. Le jour où j'ai rencontré Anthony Robins en 1996, j'ai compris que c'était possible. Il apporte aux gens cette capacité à se sublimer, à pouvoir fonctionner à un niveau exceptionnel. Aujourd'hui, c'est devenu une passion pour moi de communiquer cela aux autres et de faire comprendre aux gens qu'on peut obtenir de la vie encore plus que ce qu'on reçoit».
C'est la grande tendance dans le monde des affaires. Après les religions, après les guerres, après l'ennui, après les échecs, les drames, après la réussite professionnelle ou affective, après s'être perdu et s'être retrouvé et s'être encore perdu, les être humains que nous sommes devenus restent toujours en proie au mal être ou en quête de bien-être. Mais, petite mise au point avant de continuer : «Je pense, nous dit Roger, que chacun a sa religion et ses propres croyances. C'est très bien, voir fondamental, d'avoir la foi et de croire en Dieu. J'ai des amis qui ne croient en rien et je trouve qu'il leur manque quelque chose dans la vie». Ça, c'est dit. Croire en Dieu est une chose. Croire en soi, en ses capacités, en ses possibilités en est une autre. Et pour y arriver, Roger Lannoy nous rappelle une clef fondamentale : «C'est d'abord dans la tête que ça se passe. On a tous un pouvoir illimité. Nelson Mandela avait dit lors d'un discours que la plus grande peur de l'être humain, c'est de se rendre compte du potentiel illimité qu'il a en lui. L'erreur que beaucoup de gens font, c'est de chercher ce potentiel à l'extérieur d'eux-mêmes, chez les autres par exemple, alors qu'il est en eux. Il est en nous tous. Il suffit d'en avoir conscience. Comme dit mon compatriote Jean-Claude Van Damme, il faut être «avare»».
Qui sont Anthony Robins et Roger Lannoy ? Des gourous ? Ce serait réducteur. Des messies ? Ce serait hors propos. Ils se définissent simplement comme des coachs, des accompagnateurs qui tentent de faire ressortir le meilleur de soi et qui proposent des clefs pour y arriver. Dans l'exercice de leur métier, ils ont aidé et accompagné des inconnus, certes, mais aussi des entrepreneurs internationaux (et même marocains), des généraux, des sportifs… «Bill Clinton, pour ne citer que lui, est passé par les conseils et le coaching de «Tony» Robins». Roger Lannoy est donc son disciple agréé. Il est diplômé de la «Leadership Academy» d'Anthony Robins, sise à Santiago, Californie. Depuis 1996, il fait «découvrir «Tony» au public francophone». Et il nous explique sur quoi repose l'enseignement de Robins : «Les êtres humains ont 4 besoins fondamentaux, et 2 autres supérieurs. Commençons par les fondamentaux : il y a en 1, le besoin de sécurité ; en 2 le besoin de variété ; en 3 le besoin de reconnaissance ; et en 4 le besoin d'être aimé et d'aimer. Pour les besoins supérieurs, nous avons en 5 le besoin de sentir qu'on évolue, qu'on est en train de grandir ; et enfin en 6, il y a le besoin de contribution, qui se manifeste par l'envie de se sentir utile dans la société. Si on veut être dans les besoins supérieurs, il faut avoir déjà rempli les 4 fondamentaux de façon équilibrée. Mais la capacité à se sublimer, à exploser ses limites, passe inexorablement
par l'équilibre des besoins que nous avons
cités. Notre rôle est d'accompagner les gens
et les entreprises à y arriver».
Le 13 novembre prochain, Roger Lannoy tentera de «transmettre le savoir d'Anthony Robins» au Sheraton de Casablanca : «Mon but, dit-il, c'est de faire une différence dans la vie des gens. Leurs apporter quelque chose qu'ils n'avaient pas avant, ou qu'ils ne voyaient pas de la même manière. Et ce genre de chose, on peut le faire partout dans notre quotidien. Comment serez-vous dans 5 ans ? Où et avec qui ? Avoir une vision, se projeter, est primordial pour être bien dans sa vie et pour
pouvoir avancer». Le coaching enregistre un succès phénoménal aux Etats-Unis et en Europe. C'est la deuxième fois que Roger Lannoy se produit au Maroc.


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