Le « Collectif des familles et amis » des 22 personnes poursuivies dans le cadre de l'affaire de la Mutuelle parle d'un jugement expéditif. Le « Collectif des familles et amis » des 22 personnes poursuivies dans le cadre de l'affaire de la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP), dont 14 sont en détention préventive à la Prison de Salé et 8 en liberté provisoire, a dénoncé dans un communiqué «un procès expéditif et le clivage qu'aurait entrepris le juge d'instruction, Abdelkader Chentouf». Selon la même source, le juge d'instruction, n'aurait pas pris en considération le témoignage des personnes poursuivies ou les témoins à charge ni même les rapports d'expertise. Le Collectif dénonce aussi le fait que le juge d'instruction aurait calqué son rapport sur les PV de la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) de Casablanca qui avait présenté, le mois de mars dernier ces accusés devant le procureur général du Roi près la Cour d'appel de Rabat. Le Collectif des familles se demande aussi pour quelles raisons le juge d'instruction a exclu du rapport ses propres investigations. Dans un autre registre, le juge d'instruction avait décidé de relaxer cinq prévenus dans cette affaire, une décision interjetée par le parquet. Le 14 septembre, la Chambre du conseil à l'annexe de la Cour d'appel de Salé, avait décidé d'annuler la décision de non-poursuite à l'encontre de cinq personnes, placées sous contrôle judiciaire. Ce qui a poussé le même juge à ordonner la poursuite de ces personnes pour détournement de deniers publics à la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP). Le 15 septembre, une vingtaine de proches des personnes poursuivies dans cette affaire avaient organisé un rassemblement devant le siège du ministère de la Justice à Rabat pour une audience avec le ministre de la Justice, Mohamed Naciri. Apres avoir été reçus par le directeur adjoint des Affaires pénales, Ahmed Ouali Alami, les proches des prévenus ont exprimé au responsable leurs craintes quant au cheminement que prend cette affaire. Selon les familles des prévenus, le principal accusé dans cette affaire, Mohammed El Feraâ, ex président destitué, bénéficie de l'immunité parlementaire alors que le procès peut s'éterniser et que 14 prévenus sont en détention provisoire. Le 16 août dernier, le juge d'instruction à l'annexe de la Cour d'appel à Salé avait terminé l'enquête avec les 23 personnes poursuivies dans l'affaire de la Mutuelle Générale, dont l'ancien président de la MGPAP, des hommes d'affaires, des fonctionnaires, un médecin, une ingénieure, des gérants de sociétés, des fonctionnaires, une notaire, une déléguée, un professeur et une journaliste sont poursuivies. Elles sont accusées, chacune en ce qui la concerne, de « détournement de fonds publics» «faux et usage de faux», «corruption», «abus de confiance», «blanchiment d'argent » Le juge Chentouf avait procédé le mois dernier, à une confrontation entre les 22 personnes poursuivies dans le cadre de cette affaire et l'ancien président de la MGFAP, Mohammed El Feraâ, dont les biens ont été saisis sur ordre du juge d'instruction.