Ahmed Bahhou croit que «c'est aux MRE que revient la défense de leurs droits, notamment en s'engageant dans les associations et les syndicats dans les pays d'accueil» Jamal Rayane : «Actuellement, les revendications des MRE sont plutôt politiques. Nous voulons participer aux élections de 2012» par Mohamed Jaabouk Le 10 août est décrété «Journée nationale des MRE» et ce, depuis 2003. Cette année, le ministère chargé de la Communauté marocaine résidant à l'étranger a choisi de la célébrer sous le thème plutôt d'actualité : «Protection des droits des MRE en temps de crise». Il tombe à point nommé, les agressions contre les MRE au point de passage de Mélilia se multiplient. La dernière en date remonte au samedi 6 août. A cela s'ajoute l'affaire Mohamed El Khiter, ce ressortissant marocain trouvé égorgé dans sa maison, le 26 juillet, à Nanterre à Paris. C'est le contexte général dans lequel s'est déroulée cette journée dédiée au MRE. Présent lors de cette conférence, le secrétaire général du Conseil de la communauté marocaine à l'étranger (CCME), Abdellah Boussouf a appelé les membres de la communauté marocaine à l'étranger à oeuvrer pour une restructuration de leur tissu associatif, à même de défendre davantage leurs droits et intérêts juridiques dans les pays d'accueil, soulignant l'importance de former une élite marocaine qui constituera une valeur ajoutée pour les sociétés de résidence. Ceci pour le côté officiel, mais que pensent les représentants des MRE de l'engagement du gouvernement dans la protection de leurs droits au delà du rituel de l'énoncé de chiffres à l'occasion de la commémoration anuelle de cette journée ? «Le département de Mohamed Ameur ne nous a pas invités», lance d'emblée Jamal Rayane, le président du Mouvement des Marocains démocrates résidents à l'étranger, dans ses déclarations au Soir échos. Les raisons de cet oubli ? «Il se peut que ce soit une conséquence de nos positions hostiles à la façon avec laquelle le CCME (le Conseil de la communauté marocaine à l'étranger) gère le dossier des MRE», ajoute-t-il. «Le thème choisi pour célébrer atteste, si besoin est, de la fuite en avant des responsables. C'est maintenant que le Maroc se rappelle les droits de ses MRE alors qu'il les a oubliés pendant plus de 50 ans», s'interroge notre interlocuteur. «Actuellement, les revendications des MRE sont plutôt politiques, nous voulons participer aux éléctions de 2012. Ce que nous demandons, c'est la concrétisation de l'appel royal dans le discours du roi Mohammed VI de 2005 de faire bénéficier des Marocains résidents à l'étranger de leurs droits politiques. Nous sommes plus de 3 millions de Marocains résidents à l'étranger, nous représentons 10% de la populations marocaine, alors nous réclamons un quota de 30 sièges au Parlement marocain et constituer notre groupe parlementaire». Est-ce que le gouvernement marocain protège les droits de ses MRE ? Jamal Rayane refuse de donner une réponse précise mais avance des exemples qui suggèrent sa pensée. «Récemment, Nicholas Sarkozy a lancé une campagne raciste contre les immigrés et les Français d'origine étrangère, le gouvernement marocain n' a émi, jusqu'à présent, aucun communiqué dénonçant cette dérive raciste». Pour étayer sa version, Rayane rappelle également au passage l'assassinat à Paris de Mohamed El Khiter et les agressions subies par des MRE au point de passage de Mélilia. Bien que modéré dans ses propos par rapport à ceux de Jamal Rayane, Ahmed Bahou, le président du Congrès mondial des Marocains résidents à l'étranger, qui a assisté à la conférence organisée le mardi 10 août par le département de Mohamed Ameur, assure dans des déclarations au Soir échos que son ONG demande à «être impliquée dans les discussions l'heure de l'élaboration de la feuille de route du gouvernement marocain, relative à la migration». «Actuellement il y a beaucoup de paroles et peu d'éfficacité. Nous les MRE, nous retrouvons plus avec les nombreux intervenants dans la question de l'immigration», confie-t-il. Quant à la satratégie du ministère, notre interlocuteur assure qu'elle «nécessite d'être bien définie. Concrètement, elle n'existe pas, les beaux discours ont pris sa place». Amed Bahou rejoint Jamal Rayanedans l'appel à une participation politique aux éléctions de 2012. «C'est notre revendication et ce, depuis 2001», date de la création à Tanger du Congrès. «L'échec de l'expérience de 1984, ne signifie pas pour autant sa fin. Par contre, il faut l'enrichir avec notamment la contribution des MRE». La Journée nationale du MRE a été placée sous le thème «Protection des droits des MRE en temps de crise», Ahmed Bahhou croit que «c'est aux MRE que revient la défense de leurs droits et ce, en s'engageant dans les associations et les syndicats dans les pays d'accueil. Quant au gouvernement, il est presque absent. Les MRE sont victimes d'actes racistes mais sans aucune récation. Ce n'est que depuis le 16 juillet, que le ministère des Affaires étrangères a dénoncé les agressions des MRE par de la police espagnole au point de passage de Mélilia. Une réaction que nous saluons et nous appelons à ce qu'elle s'inscrive dans la durée». Abdellah Boussouf a appelé les membres de la communauté marocaine à l'étranger à oeuvrer pour une restructuration de leur tissu associatif, à même de défendre davantage leurs droits et intérêts juridiques dans les pays d'accueil.