Dans le contexte actuel, le plus grand défi est sans doute celui du développement de l'industrie solaire en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (MENA). Les organisateurs (CSP Today) de la troisième édition de l'événement Menasol, eux, sont convaincus des opportunités que la région représente. Le forum traitant exclusivement de l'énergie solaire -qui prend fin aujourd'hui à El Jadida- a fédéré des organisations clés telles que Masdar, Total, Credit Suisse, World Bank, IFC, ou encore Qatar Petroleum Company, ainsi que des leaders mondiaux de l'industrie solaire comme ABB, Siemens, Abengoa, Applied Materials, Dow, Alstom, Areva, BP Solar, Schott Solar, Total ou Taqa Arabia et qui sont venus pour discuter en détail du potentiel des technologies CSP (Concentrated Solar Power) et PV (photovoltaïque). Assurément, le sujet des énergies alternatives fait actuellement grand débat, ranimé par la flambée des prix du pétrole et la tragédie du Japon qui a montré l'instabilité et les risques de l'énergie nucléaire. Les intervenants ont débattu des sources de financement et du développement des projets solaires, des opportunités à saisir et des défis à relever. Le grand potentiel d'énergie renouvelable de la région MENA reste largement inexploité malgré l'intérêt accru qui s'est manifesté autour du marché solaire, a souligné hier dans son allocution Abderrahim El Hafidi, du ministère de l'Energie. Au niveau international, les énergies renouvelables ont connu une forte progression pendant ces dernières années et notamment l'énergie solaire qui a augmenté à un taux de 22% par an depuis 1996. Visibilité aux opérateurs et investisseurs Elle va connaître un développement accéléré avec les progrès technologiques rapides, ce qui va contribuer à la généralisation de son utilisation. Et au niveau du Maroc, la nouvelle stratégie énergétique nationale a prévu des projets d'envergure sur le solaire et l'éolien visant une puissance installée totale de 4.000 MW à l'horizon 2020. Selon les projections des études, à l'achèvement de ces programmes, la part des énergies renouvelables dans la puissance électrique installée totale atteindra 42%. Alors que 2,5 millions de Tep (Tonnes équivalent pétrole) en combustible fossile seront économisées annuellement et que l'émission de près de 9 millions de tonnes de CO2 sera évitée chaque année. Pour la réalisation des projets, le ministère a entrepris des réformes législative, réglementaire et institutionnelle afin de donner la visibilité nécessaire aux opérateurs et aux investisseurs. Au niveau du financement et de l'incitation, le fonds de développement énergétique est mis en place afin de soutenir les opérateurs privés. Par ailleurs, des bailleurs de fonds commencent à s'engager dans le processus. Le plan solaire avec l'initiative Desertec et le projet Medgrid a suscité l'intérêt des milieux industriels et financiers du monde entier, souligne-t-on auprès du ministère de tutelle. Il aura aussi des implications multidimensionnelles sur les plans technologique, recherche et développement, formation et industrialisation.