Plasticien du désir, sculpteur d'oasis, Mohamed Rachdi, est un artiste dont l'identité profonde rejaillit sur chacune de ses œuvres. Né au Maroc, révélé en France, il se dira tout simplement être artiste. «Les oasis du désir», sa dernière exposition en date, qui se tiendra jusqu'au 30 avril à la galerie Agora à Marrakech, en est le énième témoignage. Tour à tour peintre, dessinateur ou sculpteur, Rachdi est un esthète, mais aussi un homme de réflexion et son travail parle pour lui. Ses toiles parlent de ce désir «de revenir à l'autrefois», comme dit l'artiste, et elles racontent ces oasis et ces jardins de dunes, qui l'ont vu naître et grandir, et qui reviennent obsessionnellement dans ses réalisations. Tel un chercheur d'or, Mohamed Rachdi, multiplie les expériences dans cet univers qui mêle le rêve aux souvenirs d'enfance, à la recherche de cette identité qu'il s'impose. Citons parmi elles «Les dunes du désir» (2001), «Le sommeil du poète amoureux» (2005), «Les puits du désir» (2006) ou encore «Les rosaces du désir» (2009). 25 ans partagés à Marrakech Homme des arts mais aussi des lettres, Mohamed Rachdi cultive depuis 25 ans, un mode de pensée qui construit le devenir de l'artiste au-delà des frontières identitaires, sans pour autant oublier ce qu'il est. À travers «Les oasis du désir», l'artiste résolument contemporain, donne à voir au public marrakchi ce mélange d'inconscient et de volonté qui donne vie à des personnages sans forme au milieu d'oasis imaginaires. Ceux qui ont déjà eu l'occasion de croiser ses œuvres, auront l'occasion de découvrir un travail sur céramique qui invite au voyage imaginaire, direction le soleil. En effet, la chaleur des traits et des caractères transmet cette volonté qu'a l'artiste de partage de son art... de partage l'art. Une exposition tranquille, à l'image de cette oasis du désir que Mohamed Rachdi dessine, mais qui est loin de laisser indifférent. Finesse et sérénité seront ainsi les mots d'ordre de cette nouvelle collection de ce collectionneur. Collectionneur des arts, car il est lui-même commissaire d'exposition au sein de la Fondation culturelle de la société générale marocaine des banques. Artiste et commissaire, créateur et initiateur, une fois de plus, cette double casquette, est la preuve de la force de caractère artistique dont il est porteur. En effet, car l'influence des artistes qu'il invite n'est pas celle que l'on retrouve dans ses œuvres, mais celle de ses propres inspirations.