Déjà évoqué depuis un bon moment, le projet de convergence entre MediCapital Bank, filiale londonienne de BMCE Bank, et Bank of Africa, se précise de plus en plus. Lors de la présentation des résultats financiers du groupe bancaire d'Othman Benjelloun pour 2009, Jelloul Ayed, qui avait été nommé à la tête de la filiale londonienne, a livré quelques détails à l'assistance en mal d'informations sur cette opération stratégique. L'on apprend ainsi que le rapprochement tant attendu a pour principal objet de favoriser l'émergence d'un «groupe bancaire global». Ainsi, Bank of Africa sera plus spécialisée dans le Retail banking, tandis que Medicapital Bank sera davantage orientée vers le Corporate et l'Investment banking. Selon Ayed, l'opération se fera en deux phases de déploiement. «La première consistera en la création d'un groupe continental, issu du rapprochement entre les deux entités. Celle qui en sera issue portera toujours le nom de Bank of Africa». Ce qui reviendrait à dire que le rapprochement consisterait plus en une fusion-absorption de MediCapital Bank par Bank of Africa. Quant à la seconde phase, elle «consistera en le renforcement de la dimension internationale de Bank of Africa, et à en faire un réseau panafricain partenaire des plus grandes sociétés opérant en Afrique», indique le patron de MediCapital. Et d'ajouter qu'à l'horizon 2014 le nouveau groupe devrait compter des actifs de près de 5,6 milliards d'euros, des fonds propres de 765 millions d'euros, un revenu brut d'exploitation de 190 millions d'euros, ainsi qu'un ROE (retour sur capitaux propres) de 14% à terme. Une opération salutaire pour MediCapital ? Saluée comme un coup de maître du groupe bancaire, la création de MediCapital Bank n'avait pas eu les résultats escomptés. Déjà, lors des résultats semestriels 2009 de BMCE Bank, la baisse du RNPG avait été notamment attribuée aux contre-performances de la filiale londonienne. Cette dernière avait subi l'impact au premier semestre des turbulences financières internationales, ainsi que la dévaluation de la livre sterling. Mais le groupe avait auguré malgré tout de bonnes perspectives de développement pour la fin 2009. Un défi de taille, quand on sait que pour les banques de la City le ratio de solvabilité est de 16%. Le rapprochement avec Bank of Africa, dont le président Paul Derreumaux était présent lors de la présentation des résultats de BMCE Bank, devrait contribuer à donner un coup de fouet salvateur pour la santé de la filiale londonienne du groupe.