Le marché européen de l'éolien offshore reprend des couleurs l Le développement d'éoliennes flottante en est qu'à ses premiers pas, ce qui pose un problème de maintenance Le secteur de l'éolien repart de plus belle après une accalmie causée par la crise financière. Pour preuve, une commande de 700 millions d'euros pour Areva, un marché de 450 millions d'euros pour Siemens. Et ce ne sont que quelques-uns des projets actionnés récemment. Le marché européen de l'éolien offshore reprend donc des couleurs. De son côté, le Maroc, dont l'ambition est de porter l'électricité produite par les éoliennes à 10% de sa production globale à l'horizon 2020, développe son infrastructure dans ce sens. Il accuse cependant un retard en matière d'éoliennes offshore. La géographie des fonds maritimes marocains y est pour quelque chose. En effet, l'implantation actuelle des éoliennes en mer nécessite un ancrage sur le fond. De plus, le développement d'éoliennes flottantes n'en est qu'à ses premiers pas, ce qui pose un problème de maintenance. Par ailleurs, au large des côtes marocaines, le fond tombe très vite à des profondeurs importantes, alors qu'en mer du Nord ou dans la Baltique, les profondeurs restent faibles, même au large des côtes. L'éolien offshore se développe à toute vitesse : en Europe, sur plus de 8,4 GW de nouvelles capacités éoliennes installées en 2008, 357 MW étaient situées offshore, selon le dernier rapport du Global Wind Energy Council, l'organisation professionnelle mondiale. Aujourd'hui, l'éolien offshore représente un total de 1.471 MW. Soit environ 2,3% des capacités éoliennes totales de l'Europe. Un intérêt grandissant Les plus grands parcs offshore se situent en mer du Nord et en mer Baltique. La Grande-Bretagne est le leader mondial, avec une capacité installée de 600 MW. Le Danemark, l'Irlande, les Pays-Bas et la Suède sont également bien positionnés. L'aspect technique est aujourd'hui maîtrisé, cependant le prix reste élevé. En outre, la plupart des parcs ont été installés à moins de 20 kilomètres des côtes et dans des eaux peu profondes (moins de 20 mètres de profondeur) pour minimiser le coût des fondations et du câblage. Quant au coût de l'électricité produite par les éoliennes offshore, celui-ci reste élevé. De 6 à 8 centimes d'euro par kWh. D'où l'intérêt de construire de grands parcs afin d'améliorer la rentabilité. De nombreux projets sont aujourd'hui lancés, toujours en Europe du Nord. Cependant, la crise financière a failli bloquer certains chantiers importants. En effet, le gigantesque projet du London Array devant coûter un investissement de 2,5 milliards d'euros a stagné après le retrait de Shell de son tour de table. Le projet a finalement pu être relancé grâce à Masdar, le fonds d'investissement d'Abu Dhabi. Ce dernier lorgne de plus en plus le Maroc pour son potentiel éolien. Des discussions ont d'ailleurs eu lieu entre les institutionnels marocains et les représentants de Masdar dans la capitale norvégienne lors du sommet de Copenhague. Tout est rentré dans l'ordre aujourd'hui. Global Tech 1, carte de visite Parmi les projets en phase de concrétisation dans le domaine de l'éolien offshore, il y a le futur parc de Global Tech 1. Exécuté par Areva, à travers sa filiale allemande Multibrid, chargée de fournir 80 éoliennes de 5 MW en mer du nord, à 90 km des côtes allemandes. Ce parc géant aura une capacité installée de 400 MW, de quoi alimenter un million de consommateurs en électricité. Pour sa part, Siemens va fournir 88 turbines pour le futur parc éolien de Sheringham Shoal, au large de la côte de Norfolk, dans l'Est de la Grande-Bretagne. Il en assurera également la maintenance pendant au moins 5 ans. Ce parc, d'une puissance installée de 315 MW, sera construit et exploité par les producteurs d'énergie norvégiens StatoilHydro et Statkraft. Il représente un investissement total de plus de 1,1 milliard d'euros et pourra alimenter 220.000 foyers britanniques à partir de 2011. Siemens, leader mondial de l'éolien offshore, avait déjà signé, il y a quelques semaines, l'un des plus gros contrats de l'histoire de l'éolien : un marché estimé à plus de 2 milliards d'euros pour la fourniture de 500 turbines de 3,6 MW au producteur danois Dong Energy pour un parc de 1.800 MW, également en mer du Nord.