Après avoir parlé chinois pour accueillir des investisseurs de l'empire du milieu, Ahmed Réda Chami devra maintenant se mettre au coréen. Et pour cause, le gouvernement sud-coréen a décidé de mettre la main à la poche pour financer un nombre de projets industriels au Maroc. C'est du moins ce qu'annonce un communiqué conjoint de l'ambassade de Corée au Maroc et de l'agence coréenne de coopération internationale (KOICA). «À travers les programmes de coopération, la Corée du Sud continuera à déployer ses efforts en faveur du développement du Maroc et à partager son expérience de développement avec le royaume», peut-on lire dans ledit communiqué. Concrètement, il s'agira d'allouer un montant de 5 millions de dollars en 2011, soit une augmentation de 24% par rapport à l'année 2010. Cela dit, la contribution sud coréenne aux projets de développement du Maroc ne date pas d'aujourd'hui. Déjà dans le cadre du plan stratégique national Maroc numéric 2013, le projet du centre marocain d'alerte et de gestion des incidents informatiques (ma-CERT) a été élaboré et pris en charge par la KOICA et le Maroc. Une enveloppe de 3,4 millions de dollars a été ainsi mobilisée pour contribuer au financement de sa réalisation devant s'achever en 2012. Ce projet a pour objectif de protéger les organismes publics des incidents de sécurité informatique et de prévenir les menaces des cyber-attaques. Par ailleurs, la république de Corée a également contribué à la mise en place de l'Institut de formation avancée aux métiers de l'industrie automobile à Casablanca (IFMIAC). Pour sa réalisation, la KOICA a cette fois-ci mobilisé 6 millions de dollars. L'agence a également mis à la disposition des futurs cadres et techniciens marocains, les équipements pour le système d'automatisation et la mécanique automobile. La réalisation de ce projet en 3 ans, nécessite un financement global de 12 millions de dollars avec l'appui de l'association marocaine de l'industrie et du commerce automobile (AMICA). Et comme rien n'échappe aux sud coréens, les projets de développement des énergies renouvelables ont également bénéficié de l'intérêt de ces investisseurs. Dans ce sens, le gouvernement coréen, à travers KOICA, devrait apporter un concours financier de 2,5 millions de dollars et à prendre part aux chantiers de développement que connaît le royaume dans le domaine. Sur un autre registre, le partenariat maroco-sud coréen concerne également le volet de la formation. Pour preuve, les projets d'investissement de la Corée du Sud comprennent pas moins de 15 programmes de formation de 50 candidats marocains, dont deux spécialement conçus pour le Maroc, concernent le commerce, la promotion des investissements et le e-gouvernement. Dans le même cadre, 144 coopérants sud-coréens bénévoles sont venus au Maroc en 2011 (programme KOICA), dans le cadre du programme «amis du monde de la Corée» qui a pour objectif d'aider la population sur le terrain. Actuellement, 36 coopérants bénévoles sud-coréens sont affectés dans différentes régions du Maroc. Le gouvernement sud-coréen a, en outre, mis en place plusieurs programmes de coopération pour l'année 2011 qui visent à apporter un accompagnement technique et financier aux acteurs locaux dans la mise en œuvre de projets de développement socio-économique dans divers domaines. C'est dire que la présence sud coréenne est appelée à se renforcer davantage dans les prochaines années. Y.A.T