Le déficit de la balance commerciale se creuse de près de 6 MMDH en une année. Ce sont les chiffres préliminaires de l'Office des Changes pour le mois de février qui affichent cette aggravation du déficit commercial de 29,7%. Principale explication, la flambée de la facture pétrolière et l'augmentation significative des importations de céréales et de sucre. Dans le détail, les importations de pétrole s'apprécient de 66,4% portant la facture totale à plus 4,7 milliards DH. En cause, la tendance haussière du prix moyen de la tonne de pétrole brut importée, qui passe en un an de 4.451 à 5.745 DH, couplée à une augmentation du volume importé qui progresse de 28,9%. Les autres produits énergétiques, mis à part la houille crue, ont connu la même tendance. Ainsi, les importations de gas oil et fuel oil se sont accrues de 1,6 MMDH, marquant une progression de 77,5%. La facture des gaz de pétrole et autres hydrocarbures s'est, quant à elle, appréciée de 5,7% pour se porter à 930 MDH. L'année a aussi été marquée par l'exacerbation des tensions sur les prix des céréales et du sucre. Or, cela s'est fortement ressenti sur les importations marocaines de ces denrées. La valeur des importations est ainsi passée de 762 millions à 2,1 MMDH pour le blé, 621 millions à plus d'un milliard DH pour le maïs, 422,8 millions à 847,9 MDH. Les importations de blé ont aussi progressé en volume, puisqu'elles sont passées de 442 à 725,4 tonnes. Par ailleurs, les autres postes d'importation ce sont tous accrus dans une plus ou moins grande proportion, à l'exception des importations de voitures industrielles et celles du fer et de l'acier en blooms et ébauches qui ont reculé respectivement de 27% et 11,8%. Explosion des exportations d'engrais L'aggravation du déficit aurait pu être encore plus substantielle sans la performance exceptionnelle de l'Office chérifien des phosphates. En effet, les exportations de l'OCP ont progressé de 72,6%, passant de 3,6 MMDH en février 2010 à plus de 6,2 milliards une année après. Une performance portée par l'explosion des exportations des engrais naturels et chimiques qui font plus que doubler, progressant de plus de 1,7 MMDH de février 2010 à février 2011. L'acide phosphorique et les phosphates ne sont pas en reste, s'améliorant respectivement de 25,5% et 49,5%. Par ailleurs, on note le recul des exportations des produits halieutiques et des produits alimentaires à l'exception des légumes frais qui progressent de 39,2%. La bonne nouvelle donc c'est que l'augmentation des exportations a limité l'hémorragie de la balance commerciale et a soutenu par la même occasion les échanges commerciaux du Maroc avec l'étranger. Reste à savoir si dans le contexte actuel des perturbations géopolitiques, qui ne manquera d'accroître les tensions sur les prix du pétrole à international, les exportations marocaines pourront soutenir le taux de couverture à son niveau actuel. A.S