Les sécheresses cycliques qui touchent les palmeraies marocaines et leur exposition à la maladie du Bayoud qui sévit depuis les années 90 ont fortement ralenti la reconstitution de la palmeraie au Maroc. Aussi, un programme de réhabilitation et de développement des palmeraies a-t-il été lancé récemment par Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Dans ce cadre, deux conventions de partenariat dans le domaine de la micro-propagation du palmier dattier par les techniques de culture in vitro entre l'Institut national de la recherche agronomique (INRA) et les laboratoires producteurs de plants de palmier dattier ont été signées lundi au siège du ministère de l'Agriculture et de la pêche maritime. La multiplication du palmier dattier, traditionnellement assurée par plantation de rejets produits, reste insuffisante. Solution envisagée : la multiplication par culture in vitro. L'INRA, fort des recherches concluantes qu'il a menées dans le processus de régénération de plantules, va transférer ces résultats à l'échelle commerciale. Cela permettra la multiplication de la production de milliers de vitro-plants appartenant à différentes variétés et clones de palmier dattier. Pour les opérateurs du secteur phoenicicole, les besoins sont urgents et élevés, car les palmeraies doivent être rajeunies avec du matériel végétal de qualité. Le «braconnage» doit cesser Le ministère de tutelle se fixe pour objectif la sécurisation de l'approvisionnement du marché en plants de palmier dattier pour la période 2010-2020. Pour cela, 2,9 millions de plants de variétés adaptées, tolérantes au Bayoud et autres ravageurs, indemnes de toute maladie, vont être produits par les différents laboratoires producteurs de plants de palmier dattier signataires des conventions. De plus, le gouvernement prévoit l'institution d'une subvention pour doper la création de nouvelles plantations de palmier dattier. Une action qui serait plus efficace si les autorités prenaient en considération le flux grandissant des palmiers vers des zones urbaines. Un véritable marché de «braconnage» de palmiers très prospère risque de compromettre ces initiatives devenues impératives pour le secteur phoenicicole. À moins que l'Etat ne s'en mêle pour ralentir suffisamment ce transfert contre nature. C'est tout le mal qu'on espère pour le secteur phoenicicole.