Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a présidé à Fès la première réunion régionale sur les préparatifs du Maroc pour la Coupe du monde 2030. Un plan d'action urgent est prévu pour fin juillet. Le ministère s'engage dans le projet, appelant à une mobilisation générale. Le ministre de l'Intérieur, Abdelouafi Laftit, a présidé mardi à Fès une réunion élargie consacrée aux préparatifs du Maroc pour la Coupe du monde 2030. Cette rencontre, qui marque le début d'une série de réunions prévues dans différentes régions du Royaume, s'est concentrée sur les défis et les opportunités que représente cet événement majeur pour la cité spirituelle. Face aux enjeux considérables, Laftit a appelé à la mise en place prochaine d'un «plan d'action urgent». Ce plan, qui devra être finalisé d'ici fin juillet pour un début des travaux en septembre, vise à répondre aux exigences du cahier des charges de la FIFA. Le ministre a souligné la nécessité d'opter pour une approche innovante dans la conception de ce plan d'action, surtout en ce qui concerne les volets matériel, logistique et d'infrastructures, conformément au cahier des charges de la FIFA. Notons que ce nouveau plan d'action sera décliné en un grand nombre de conventions au niveau local. Laftit aux commandes Lors de son intervention, le ministre a également assuré de l'engagement total de son ministère pour accélérer la mise en œuvre du plan d'action. Des réunions de suivi trimestrielles sont prévues pour assurer le suivi de l'avancement des travaux. Laftit a appelé à une mobilisation de tous les acteurs locaux, en étroite coordination avec le ministère et la Fédération royale marocaine de football (FRMF). Il a insisté sur l'importance du timing de cette rencontre qui constitue l'occasion pour approfondir la réflexion autour des chantiers à mener (transports, hébergement, connectivité, infrastructures sportives) et des défis à relever dans chacun de ces domaines stratégiques. La vision à long terme de la FRMF Lors de la réunion, Fouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), a placé l'organisation de la Coupe du monde 2030 dans une perspective plus large. Il a souligné que cet événement s'inscrit dans un continuum d'événements sportifs internationaux accueillis par le Maroc, incluant la Coupe du monde féminine U-17 de la FIFA et la Coupe d'Afrique des Nations. Lekjaa a insisté sur le fait que cette dynamique ne s'arrêtera pas en 2030, mais s'inscrit dans un «processus continu» visant à positionner durablement le Maroc sur la scène sportive mondiale. Un appel à la mobilisation régionale Le président de la FRMF a lancé un appel à la mobilisation de tous les acteurs locaux et régionaux. Il a particulièrement mis l'accent sur la nécessité d'une «coordination horizontale» et d'une «vision globale» impliquant tous les niveaux décisionnels. Lekjaa a également souligné l'importance d'inclure l'ensemble de la région Fès-Meknès dans ce projet, en mettant en avant le potentiel des villes avoisinantes. Il a assuré que le comité marocain d'organisation et la FRMF apporteront tout leur soutien pour garantir le succès de ce défi, démontrant ainsi la détermination du Royaume à faire de cet événement une réussite collective. Un plan de mobilité autour du stade Pour répondre aux clauses du cahier des charges de la FIFA en matière de circulation et de stationnement, le comité chargé des préparatifs a proposé un schéma de circulation optimisé pour faciliter les déplacements des équipes, des supporters et des automobilistes autour du stade pendant l'événement. De plus, le comité a proposé l'utilisation temporaire de terrains à proximité comme zones de stationnement supplémentaires. Cette approche vise à décongestionner les abords immédiats du stade, créant ainsi un environnement plus sécurisé et fluide pour tous. Le comité a indiqué que 11 hectares de parking sont déjà aménagés (sur 19,5 ha requis), notant que 15 hectares seront prêts d'ici décembre 2027. Fès 2030 : un plan d'urgence pour une transformation historique Le «plan d'action urgent» annoncé pour Fès marque le début d'une transformation radicale pour la cité millénaire. Actuellement, la région Fès-Meknès fait face à des défis considérables : classée parmi les plus pauvres du Maroc selon le HCP, elle peine à se démarquer tant sur le plan économique qu'éducatif. Les résultats au baccalauréat 2024, parmi les plus faibles du pays, illustrent ces difficultés persistantes. À ces enjeux, s'ajoutent des problèmes de gouvernance, mis en lumière par la multiplication des poursuites judiciaires contre les élus locaux. Sur le plan des infrastructures, la ville avance, certes, à grand pas, mais elle accuse toujours un retard significatif, non seulement par rapport aux grandes métropoles, mais aussi face à des villes de moindre envergure. Cependant, c'est précisément dans ce contexte difficile que le projet de la Coupe du monde 2030 apparaît comme un véritable tremplin. Ce plan d'action, loin d'être un simple rattrapage, vise à métamorphoser la ville en profondeur. Les investissements massifs prévus dans les domaines du transport, de l'hébergement, de la connectivité et des infrastructures sportives promettent de combler rapidement le retard accumulé. Les opérateurs économiques locaux, bien que conscients de l'ampleur des défis, voient dans ce projet une chance inédite de renouveau. Ils anticipent un effet d'entraînement positif sur l'ensemble de l'économie locale, de l'artisanat traditionnel aux secteurs de pointe. Mehdi Idrissi / Les Inspirations ECO