Candidat unique du Nouveau Front populaire aux élections législatives anticipées 2024 pour la 9e circonscription des Français de l'étranger, le Franco-tunisien Karim Ben Cheikh a raflé 53% des voix, arrivant d'ailleurs en tête dans toutes les villes marocaines. La candidate macroniste s'en sort deuxième, tout juste suivie de la candidate du Rassemblent national qui a réalisé d'excellents scores à Marrakech et Casablanca. L'extrême droite n'aura pas su s'imposer dans la 9e circonscription des Français à l'étranger aux élections législatives anticipées. Bien que largement en tête dans l'Hegaxone, le RN a récolté un score plutôt timide au Maroc. Dans toutes les villes où les Français ont voté, à savoir Agadir, Casablanca, Marrakech, Rabat, Fès et Tanger, le candidat du Nouveau Front populaire, Karim Ben Cheikh, est arrivé premier. Les écarts se sont surtout creusés à Fès, Tanger, Rabat et Casablanca. Mais rien n'est encore joué pour le candidat qui a récolté 53 % des voix au premier tour. LR et RN loin derrière Arrivée deuxième dans toutes les villes marocaines, Samira Djouadi, candidate d'Emmanuel Macron, a réalisé des scores louables à Casablanca et Marrakech. La candidate d'extrême droite se classe troisième, avec tout de même des résultats surprenants à Casablanca (638 votes) et à Marrakech (527 votes). Candidat sous l'étiquette La France Insoumise, Seddik Khalfi a réalisé un excellent score à Casablanca, ville où il réside et enseigne, mais aussi à Dakar, à Abidjan et à Alger. Contacté par nos soins, le candidat affirme avoir eu «beaucoup de difficultés, étant donné que ses bulletins papier n'étaient disponibles qu'au Maroc». «Même si mon score n'est pas important, il en dit beaucoup sur ce qu'attendent les électeurs, c'est-à-dire un député qui les représentent réellement», dit-il. Khalfi déplore la victoire de certains candidats «parachutés», selon lui depuis Paris, se référant au vainqueur du premier tour de la 9e circonscription. «J'attends de lui qu'il ne soit plus à l'écoute de ses électeurs et concitoyens et puis j'aimerais qu'il ait des positions claires sur des questions essentielles dans les pays où nous vivons. Je pense notamment à la restitution des biens spoliés par la France en Algérie, aux peuples qui demandaient plus de démocratie au Sénégal et aussi à la défense de l'intégrité territoriale du Maroc et à abandonner la langue de bois diplomatique», nous confie notre interlocuteur, rappelant que ni Karim Ben Cheikh, ni Samira Djouadi n'ont étaient clairs sur la marocanité du Sahara. En dépit des avis divergents avec certains des candidats, Seddik Khalfi appelle toutefois à voter pour le Nouveau Front populaire et à «donner plus de force aux forces de gauche pour arrêter la casse des services publics et redonner le pouvoir d'achats aux citoyens. Concernant la candidate du Rassemblement national, Emilie Charron, le candidat LFI la juge d'«hallucinante». «Sur sa circulaire de campagne nous n'avons pas beaucoup d'informations sur elle, mais elle met en avant le fait qu'elle ait mené des opérations militaires extérieures dans ces pays-là, alors qu'elle habite aux Emirats Arabes Unis, c'est quand même étonnant», affirme-t-il. Dans le reste des villes de la circonscription, Karim Ben Cheikh demeure leader, parfois même loin devant la candidate de La Renaissance. Les résultats du second tour, qui se déroulera le 7 juillet, ne devraient pas fondamentalement évoluer. Faiza Rhoul / Les Inspirations ECO