Le gouvernement japonais vient à la rescousse de Japan Airlines (JAL), à court de trésorerie et menacée de faillite. Dimanche, un second prêt d'urgence a été accordé par la Banque de développement du Japon (DBJ), une institution à capitaux publics d'une valeur de 750 millions d'euros. En novembre la DBJ lui avait également consenti un prêt de 750 millions d'euros. En outre, la compagnie aérienne nippone a déjà bénéficié d'une exemption de remboursement de ses crédits antérieurs ; encore insuffisant pour JAL qui prépare un programme de restructuration de grande ampleur. Elle espère ainsi engranger d'autres aides financières publiques et privées. La compagnie aérienne, qui a perdu 1,5 milliard d'euros en l'espace de six mois, a affirmé dans un communiqué qu'elle planifiait de supprimer des milliers de postes, condition indispensable pour retourner à un schéma de rentabilité. Le gouvernement japonais, qui veut éviter que les avions de JAL ne restent cloués au sol, a créé en octobre 2009 un comité de suivi de la situation de la compagnie. L'Exécutif en a confié la gestion à l'«Enterprise Turnaround Initiative Corporation of Japan» (ETIC), une entité semi-publique de revitalisation des sociétés. Ce fonds public peut mobiliser jusqu'à 12 milliards d'euros de financements garantis par l'Etat si les discussions engagées avec JAL s'avéraient fructueuses. L'ETIC doit se prononcer dès la mi-janvier sur le sort du transporteur nippon et pourrait suggérer à Japan Airlines le dépôt de bilan. Le président de JAL estime pour sa part qu'une déclaration de faillite suivie d'une procédure de redressement judiciaire de la compagnie serait extrêmement dommageable à son image et ferait fuir les voyageurs. Sky team attire plus JAL Japan Airlines mise cependant sur sa position stratégique en Asie et négocie actuellement avec Delta Airlines et American Airlines pour conclure un partenariat assorti d'un apport financier. Dans le sillage de l'accord Open Sky conclu en novembre entre le Japon et les Etats-Unis, les deux compagnies américaines sont attirées par les synergies que peut créer un tel partenariat. Haruka Nishimatsu, le PDG de Japan Airlines, penche pour un accord avec Delta Airlines, membre de l'alliance Skyteam à laquelle appartient aussi le groupe Air France-KLM. Selon le quotidien Asahi Shimbun de dimanche, il est opposé à un dépôt de bilan jugé dommageable en termes d'image. Le PDG de la première compagnie aérienne japonaise estime que Sky team offrirait plus d'avantages pour le développement des activités internationales de Japan Airlines. En outre, l'alliance de Delta Airlines compte beaucoup de membres asiatiques. «Le marché de l'aérien, particulièrement en Asie, s'étend rapidement. Il fournira bientôt d'énormes opportunités d'affaires», poursuit le patron de JAL.