À l'occasion du 69e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, le Roi Mohammed VI a appelé, samedi, à la création d'un mécanisme chargé d'accompagner les compétences et les talents marocains à l'étranger, y compris les Marocains juifs. Il s'agit aussi de doter cette communauté de l'encadrement nécessaire, avec la modernisation du cadre institutionnel, tout en reconsidérant le modèle de gouvernance des institutions existantes. Plus de dix jours après la célébration du Maroc de la Journée nationale du migrant, instituée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI depuis 2003, et le retour de plus de 2 millions de Marocains du monde à leur mère-patrie dans le cadre de l'opération Marhaba 2022, le discours royal adressé, samedi dernier, à la Nation à l'occasion du 69e anniversaire de la Révolution du Roi et du Peuple, a accordé une place de choix à la communauté marocaine résidente à l'étranger. Mettant en exergue la mobilisation des Marocains du monde qui défendent la marocanité du Sahara et l'intégrité territoriale, le Souverain a exprimé son estime à l'égard des membres de cette communauté qui font résonner la cause nationale dans toutes les tribunes qui leur sont accessibles et à la faveur des positions qu'ils occupent. «Les quelques cinq millions de MRE, auxquels s'ajoutent des centaines de milliers de juifs marocains à l'étranger, constituent un trésor de compétences qu'il convient de préserver et de faire fructifier à travers des politiques d'accueil et d'accompagnement qui soient adaptées à leurs besoins et qui soient à la hauteur de l'amour qu'ils portent à leur pays», a indiqué le Souverain dans son discours. Pour ce faire, le Roi Mohammed VI a appelé à «la création d'un mécanisme chargé d'accompagner les compétences et les talents marocains à l'étranger, d'appuyer leurs initiatives et leurs projets, soulignant la nécessité d'établir une relation structurelle suivie avec ces compétences, y compris avec les Marocains juifs». Ledit mécanisme permettra, selon le Souverain, de mieux connaître les profils et d'interagir en permanence avec eux et ainsi de leur présenter les atouts dont dispose leur pays dans les secteurs liés au processus de développement et d'investissement. MRE : Reconsidérer la gouvernance et moderniser le cadre institutionnel «Le temps est venu de doter cette communauté de l'encadrement nécessaire ainsi que des moyens et des conditions pour qu'elle donne le meilleur d'elle-même, dans l'intérêt bien compris de son pays et de son développement. Aussi, Nous soulignons la nécessité d'établir une relation structurelle suivie avec les compétences marocaines à l'étranger, y compris avec les Marocains juifs», a annoncé le Roi Mohammed VI. Parallèlement, le Souverain a également appelé à moderniser et à mettre à niveau le cadre institutionnel afférent à cette catégorie de citoyens et à reconsidérer le modèle de gouvernance des institutions existantes afin d'en rehausser l'efficience et la complémentarité, et ce, compte tenu des aspirations sans cesse renouvelées des Marocains du monde. Rappelant l'intérêt particulier accordé à l'implication de la communauté des MRE dans le processus de développement, et les écueils dont ils souffrent pour le règlement de leurs affaires administratives ou pour lancer leurs projets, le Roi a souligné «qu'il convient de remédier à cet état de fait». Et d'ajouter que le Maroc a besoin de «tous ses enfants et de toutes les compétences établies à l'étranger qui peuvent ainsi s'installer et travailler au Maroc, comme elles peuvent apporter leur concours, via toutes sortes de partenariats, depuis leurs pays d'accueil». Dans ce sens, SM le Roi a appelé les établissements publics et le secteur national de la finance et des affaires à s'ouvrir davantage sur les investisseurs parmi les membres de la communauté marocaine à l'étranger, et à mettre en place, en leur faveur, des mécanismes efficaces de parrainage, d'accompagnement et de partenariat. De surcroît, le Souverain a appelé également les jeunes et les porteurs de projets marocains, résidant à l'étranger, à profiter des multiples opportunités d'investissement offertes par la mère-patrie, à tirer le meilleur parti des mesures d'incitation et des garanties que prévoit la nouvelle Charte de l'Investissement.
Clarifier les positions ambigUËs Par ailleurs, le Roi Mohammed VI a dressé le tableau positif des deux dernières années au sujet de l'évolution de la marocanité du Sahara et les acquis réalisés par le Maroc et la mobilisation de son front interne. Dans son discours, il a adressé un message clair que «le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C'est aussi clairement et simplement l'aune qui mesure la sincérité des amitiés et l'efficacité des partenariats qu'il établit». A cet égard, le Souverain a saisi cette occasion pour inviter les partenaires du Maroc, qu'ils soient traditionnels ou nouveaux, et dont les positions sur l'affaire du Sahara sont encore ambiguës, à clarifier leur position d'une manière qui ne prête à aucune équivoque. De même, le Roi a mis l'accent sur le travail réalisé par la diplomatie marocaine aux niveaux régional et international, notamment le soutien exprimé par de nombreux pays influents en faveur de la pleine souveraineté du Maroc sur ses territoires sahariens. Outre le soutien constant américain, le Roi a salué également la position «claire et responsable» de l'Espagne, qui connaît mieux que quiconque la genèse et la véritable nature du conflit autour du Sahara marocain. À cela s'ajoute le positionnement constructif à l'égard de l'Initiative d'autonomie, affiché par certains pays européens comme l'Allemagne, la Hollande, le Portugal, la Serbie, la Hongrie, Chypre et la Roumanie. Parallèlement à ce soutien, une trentaine de pays ont ouvert des consulats dans les Provinces du Sud, marquant ainsi leur appui à l'intégrité territoriale du Royaume et à la marocanité du Sahara. Parmi eux, les positions des pays africains, dont environ 40% relèvent de cinq groupements régionaux qui ont déjà ouvert des consulats à Laâyoune et à Dakhla. A cela s'ajoutent les pays arabes, notamment la Jordanie, le Bahrein, les Emirats Arabes Unis, Djibouti et les Comores, qui ont ouvert des consulats à Laâyoune et Dakhla. D'autres Etats arabes ont affirmé leur soutien à la marocanité du Sahara, et tout particulièrement les pays du Conseil de Coopération du Golfe, l'Egypte et le Yémen. Cette dynamique concerne aussi les pays d'Amérique latine et des Caraïbes dont un grand nombre ont ouvert des consulats dans le Sahara marocain alors que d'autres ont décidé d'étendre leur domaine de compétence consulaire aux Provinces Sud du Royaume. Yassine Saber / Les Inspirations ECO