Il existe au Maroc depuis l'année dernière «l'association marocaine des sports électroniques». En effet, à l'instar des échecs, sport olympique depuis 1999, les sports électroniques, autrement dit les jeux vidéo, ont maintenant une association qui fédère les passionnés, professionnels et amateurs de ces jeux. L'association a été fondée par Omar Abad, un jeune banquier de la ville de Salé dans le but de représenter le Maroc aux olympiades des e-sports. Sport électronique ? Saviez-vous qu'il existe quelque part dans le monde, que ce soit au Japon ou aux Etats-Unis, des personnes qui gagnent leurs pain en remportant des tournois de jeux vidéo. Cela concerne surtout une catégorie bien particulière de jeux-vidéo : les jeux de combat communément appelés par les communautés de "gamers", «Baston 2D». Il s'agit d'une catégorie de jeux vidéo qui a connu ses années de gloire dans les années 90 quand les salles d'arcade étaient courantes. Il existait des sociétés de développement de jeux et de consoles qui s'étaient spécialisées dans cette catégorie. Avec le temps, le marché s'est transformé. Après l'innovation Sony et la transformation que le marché a connu après l'avènement de sa Playstation et des nombreuses consoles créées pour concurrencer celle-ci, tout une autre catégorie s'était effondrée : l'arcade. Souvent jugé comme lieu de débauche et de délinquance, la salle de jeux a réuni des jeunes de divers horizons et reste le berceau de chaque "gamer" adulte. Sur ce niveau là, le Maroc a suivi le même cheminement. Au moment où la communauté a pratiquement disparu, laissant place à des joueurs isolés chez eux, des tentatives de rassemblement ont été effectuées par la société civile spécialisée dans le jeu vidéo ou même les sociétés qui réalisaient ce genre de jeux, lutant pour ne pas disparaître. «Le premier tournoi du genre était japonais. Tougeki a commencé japonais et a fini mondial, l'année dernière. Nous, joueurs marocains, nous ne pouvions que le regarder sur Youtube», nous raconte Omar Abbad, le président de l'association marocaine des sports électronique, communément connue par les «Maroc fighters». Fondée l'année dernière par 4 amis, l'association a pour but de participer aux jeux olympiques des jeux vidéos. «Après la disparition du Tougeki l'année dernière parce qu'il n'y avait plus d'arcade, un nouveau tournoi mondial, américain cette fois, a été organisé par les communautés de "gamers" dans le monde, mais cette fois sur les consoles avec la même catégorie de jeux, le EVO», nous raconte-t-il. Le nouvel événement n'a pas été juste un passage de l'arcade vers la console, mais aussi et surtout, une transformation sur l'organisation de l'événement étant donné qu'il bénéficie dorénavant d'un fort financement de la part des sociétés de développement de jeux, des fabricants de manettes de jeu, de casques et même d'écrans de télévision. Il faut savoir que le marché des jeux vidéo est estimé à plus de 67 milliards de dollars en 2012 et devrait atteindre les 87 milliards dans 4 ans. Cet évenement international prend lieu maintenant dans des prestigieux hôtels de Las Vegas en Amérique et confronte des joueurs du monde entier... sauf d'Afrique. Les Marocains passionnés par ce domaine ne se sont pas laissés abattre. Ils viennent d'organiser la semaine dernière «Road to EVO», une sorte de «playoffs» pour qu'ils puissent enfin participer au grand tournoi en juillet prochain à Las Vegas. «Pour une première fois, l'événement était une réussite, un grand nombre de gamers sont venus d'un peu partout dans le pays, une équipe gagnante a été élue pour partir». Seul hic, les gagnants n'ont pas de quoi partir à Las Vegas. «Les autres équipes sont majoritairement sponsorisées, nous ne le sommes pas. Ce que l'on fait, c'est que nos confrères américains vont nous aider à trouver un sponsor». Les «fighters» ne se découragent pas. Ils multiplient les événements et les rencontres pour faire parler de leur passion.