Les analystes de la société de bourse n'excluent pas une intervention de Bank Al-Maghrib dans le cas où la limite inférieure de la bande serait atteinte. Parallèlement, la position de change des banques a basculé en territoire positif au terme de la période allant du 11 au 17 juin, alors qu'elle a connu son plus bas historique quelques semaines auparavant. Les conditions de liquidité de cette semaine ont induit une poursuite du creusement du spread entre le cours de référence et le cours central du dirham 4,2 points de base (pbs) en une semaine à -4,88%, atteignant ainsi son plus bas historique, affirment les analystes d'Attijari Global Research (AGR) dans leur dernière note hebdomadaire «Weekly MAD Insights – Currencies». Ainsi, «nous n'excluons pas une intervention de Bank Al-Maghrib (BAM) dans le cas où la limite inférieure de la bande serait atteinte», indiquent les analystes d'AGR. À noter que le dirham s'est apprécié face au dollar de 0,18% à 8,90. Origine à cela : un effet panier de -0,14% contre -0,04% pour l'effet marché. Parallèlement, les analystes d'AGR anticipent un flux important des recettes en devises au cours des semaines à venir. Ce flux devrait alimenter la volatilité du dirham grâce aux recettes voyages pendant cette période estivale. Les analystes d'AGR restent ainsi du même avis que le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, qui s'attend à une bonne année en termes de réserve de devises, recettes voyages et transferts MRE. «Tenant compte de la décision de la réouverture graduelle des frontières à partir du 15 juin courant, les recettes voyages devraient cette année s'accroître de 21,7% à 44,4 MMDH, tandis que la dynamique des transferts des MRE se maintiendrait avec une amélioration de 7,6% à 73,3 MMDH. Les recettes d'IDE devraient, pour leur part, avoisiner l'équivalent de 3% du PIB, après 2,5% en 2020. Dans ces conditions, après s'être atténué à 1,5% du PIB en 2020, le déficit du compte courant s'établirait à 3,8% en 2021», estime la Banque centrale. «Nous relevons un vif intérêt de la part des Corporates importateurs pour la mise en place de stratégies de couverture du dirham sur des horizons de 3 mois», commentent à leur tour les analystes d'AGR. Suite au rapprochement des spreads de liquidité de la limite inférieure de la bande de fluctuation et tenant compte du mouvement d'appréciation du dirham face au dollar, en ligne avec le scénario d'AGR, les analystes ont revu à la baisse leurs prévisions sur les deux mois à venir tout en ajustant à la hausse celles à horizon 3 mois, en lien avec la fin de la saison estivale. Le dirham ressort ainsi en appréciation face au dollar à horizons 1, 2 et 3 mois. Face à l'euro, celui-ci devrait se déprécier sur les mêmes horizons par rapport aux niveaux actuels. La monnaie nationale s'apprécierait face au dollar de 0,7%, 0,7% et 0,5% à horizons 1, 2 et 3 mois. La parité USD/MAD atteindrait ainsi 8,83, 8,83 et 8,85 à horizons 1, 2 et 3 mois. Face à l'euro, le dirham se déprécierait de 0,6%, 0,6% et 0,8% contre un cours spot de 10,62 durant les trois mois à venir. En effet, la parité EUR/MAD devrait atteindre 10,69, 10,69 et 10,71 à horizons 1, 2 et 3 mois, contre une prévision initiale de 10,70, 10,72 et 10,70 sur les mêmes périodes. Par ailleurs, la position de change des banques a finalement basculé en territoire positif au terme de la période allant du 11 au 17 juin 2021. Elle s'est même améliorée avec une moyenne de 70 MDH alors qu'elle avait atteint son plus bas historique (-1,5 MMDH) au cours de la semaine allant du 31 mai au 4 juin. Un revirement qui s'expliquerait, selon AGR, par les premiers effets de l'opération «Marhaba» sur les avoirs en devises des banques au Maroc. Lancée le 15 juin dernier, l'opération Marhaba annonce le retour des MRE pour la période estivale, et ce, malgré le contexte marqué par la crise sanitaire. «La décision d'autoriser les voyages à destination et en provenance du Maroc, à partir du 15 juin, s'est basée sur les indicateurs positifs de la situation épidémiologique au Maroc et sur la diminution du nombre d'infections et de décès dus au nouveau coronavirus, notamment avec l'évolution de la campagne nationale de vaccination», avait précisé le chef de gouvernement Saad-Dine El Otmani.