L'étude d'impact et les exercices de stress-test, effectués par le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques, font état d'une résilience du secteur financier marocain, et ce, malgré la persistance de la pandémie et ses répercussions économiques. Le Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques (CCSRS) a examiné, lors de sa 12e réunion, l'état d'avancement de la feuille de route inter-autorités de stabilité financière couvrant la période 2019-2021 et analysé la cartographie des risques systémiques pesant sur le système financier national, dans le contexte de la crise sanitaire. À ce titre, il a également passé en revue les conclusions des réunions hebdomadaires de ses représentants, tenues depuis l'avènement de cette crise, ainsi que les indicateurs de suivi. Ces derniers continuent de montrer, globalement et jusqu'ici, une résilience du secteur financier marocain, malgré la persistance de la pandémie et ses répercussions économiques. «En dépit d'une hausse attendue du risque de crédit, l'étude d'impact et l'exercice du macro stress-test, conduits au 4e trimestre 2020, continuent de faire ressortir à cette date la résilience des banques face au choc induit par la crise sanitaire», fait remarquer le comité. Dans ce contexte encore entouré de fortes incertitudes, les banques profiteraient pourtant de la bonne tenue de l'activité du crédit qui a préservé un bon rythme de croissance et devrait encore se positionner sur un trend haussier l'année prochaine. «Malgré la forte récession économique, le crédit bancaire au secteur non-financier devrait enregistrer une progression de 4,3% au terme de l'année 2020, à la faveur principalement des mesures d'appui de politiques budgétaire et monétaire. Il maintiendrait le même rythme en 2021 et 2022, avec une évolution de 4,3% et 4,5% respectivement. Cette reprise profite particulièrement aux entreprises privées qui ont vu leurs concours bancaires s'accroître à fin octobre 2020 de près de 7% en glissement annuel», explique le CCSRS. Dans cette conjoncture porteuse de risques, les banques sont parvenues, au titre du premier semestre 2020, à préserver leurs fondamentaux en matière de solvabilité et de liquidité. Elles ont dégagé, sur la base sociale, à fin juin 2020 un ratio moyen de solvabilité de 15,5% et un ratio moyen de fonds propres de catégorie 1 de 11,4%, supérieurs aux minima réglementaires. Le coussin de liquidité ressort, quant à lui, à 176% à fin octobre bien en-deçà du minimum réglementaire de 100%. Au plan de la rentabilité, le secteur bancaire a accusé à fin juin 2020 une baisse de 47% de son résultat net, sous l'effet principalement de la montée significative du coût du risque de crédit et de la contribution au fonds Covid-19. À cet égard, le taux de créances en souffrance des banques, à fin octobre, s'est aggravé à 10,8% pour les entreprises non-financières et à 9,2% pour les ménages contre respectivement 10,1% et 8% à fin 2019. S'agissant des Infrastructures de marchés financiers, en dépit de la crise de la Covid-19, celles-ci ont démontré une forte résilience aussi bien sur le plan financier que sur le plan opérationnel et présentent toujours un niveau de risque faible pour la stabilité financière. Assurances, baisse de sinistralité malgré le contexte de la crise, le secteur des assurances continue, dans l'ensemble, de faire preuve de solidité et de croissance aussi bien en Vie qu'en Non-vie. Au plan technique, sur les dix premiers mois de 2020, le chiffre d'affaires s'est accru de 2,7% en glissement annuel, avec une progression de 1,4% pour la branche Vie et 3,7% pour la Non-vie. La sinistralité devrait, pour sa part, s'inscrire en baisse en lien notamment avec l'arrêt de l'activité économique durant la période du confinement. Par ailleurs, le secteur continue de dégager une marge de solvabilité, en couverture du risque de souscription, largement supérieure au minimum réglementaire. «Ces excédents de marge devraient, néanmoins, connaître une baisse importante avec le passage à la solvabilité basée sur les risques», peut-on lire dans le compte-rendu de Bank Al-Maghrib. Au plan financier, les placements des entreprises d'assurances ont augmenté de 4,4%, pour atteindre 192,4 MMDH et les plus-values latentes continuent de s'améliorer avec le redressement du marché boursier. En effet, après les tensions au cours du premier semestre, causées par les incertitudes liées à la pandémie, le marché des capitaux a été globalement stable au cours du second semestre. La Bourse de Casablanca a même repris une tendance haussière à partir du quatrième trimestre 2020, avec une volatilité moyenne limitée à 8,6%, ce qui a ramené la contreperformance de l'indice MASI à -7,6% au 25 décembre contre -17,1% au 29 juin 2020 et -26,15% au 18 mars 2020. La valorisation globale de la Bourse, calculée sur la base de la masse bénéficiaire 2019 des sociétés cotées, ressort au 25 décembre à un niveau relativement élevé de 18,2 x, dépassant légèrement sa moyenne historique sur les cinq dernières années. La liquidité du marché boursier retombe à 8,8% à fin novembre après une amélioration à 11,5% en mai 2020. Quant au volume d'émission sur le marché boursier, il s'élève à 3 MMDH, en baisse de près de 70% par rapport à l'année 2019. L'encours de la dette privée à fin novembre 2020 s'élève à 233 MMDH, en hausse de 6,9% en glissement annuel. Il sert à hauteur de 63,4% au financement des établissements de crédit.