L'entrée en vigueur de la Société de développement local (SDL) pour la gestion des parkings ne fait pas l'unanimité à Fès. Dernièrement, le collectif des anciennes sociétés gestionnaires de parkings de la ville a adressé une lettre de doléances au président de la commune, lui proposant de doubler les recettes issues de ce service. Très attendue par les habitants de la ville de Fès, l'entrée en vigueur de la SDL «Fès Parking SA» pour la gestion des parkings ne fait néanmoins pas l'unanimité. En effet, le collectif des anciennes sociétés gestionnaires de parkings de la ville déplore l'entrée en action de la SDL et sollicite de la commune qu'elle leur accorde la gestion des parkings. «Suite à l'élargissement des espaces de stationnements qui seront exploités par la SDL, nous proposons à la commune de doubler les recettes issues de ce service en passant de 6 MDH à 12 MDH par an», explique le collectif dans un courrier adressé au président de la commune de la ville de Fès. Le collectif estime également que l'approche adoptée par la commune pour la sélection des sociétés partenaires visait à écarter les sociétés nationales spécialisées dans la gestion de ce service particulièrement juteux, et pour les entreprises et pour la caisse de la commune. Lors du processus de sélection du gestionnaire des parkings, la commune de Fès n'a reçu que trois offres, dont seulement deux qui répondent aux conditions de consultation. Ce manque d'engouement s'explique par les moyens financiers et les technologies de pointe exigés dans le cahier des charges, que devra produire le futur partenaire. C'est ainsi que l'offre du groupement KLB, constitué des sociétés Kiunsys (Italie), Liberologico (Italie) et Bigazzi (France) a été retenue pour une durée de vingt-cinq ans. Les responsables de la commune estiment que la SDL va permettre de multiplier par six les recettes de la commune dans ce secteur en passant de 6MDH à 36MDH par an. Concernant la situation des gardiens de parkings, les responsables de la commune expliquent que «les clauses du cahier des prescriptions spéciales (CPS) de la SDL stipulent que dans sa phase de recrutement, la SDL doit intégrer dans un premier lieu les gardiens qui travaillent actuellement sous contrat avec la commune, en plus du personnel qualifié pour expliquer les technologies adoptées aux citoyens». Selon les clauses du CPS, la société chargée de ce service devra investir, dans un premier temps, une enveloppe de 74 MDH pour la construction d'un parking de deux étages en sous-sol au niveau de la place Florence (centre-ville), d'une capacité de 500 voitures. La société sera chargée de toutes les études techniques et des documents administratifs nécessaires à la réalisation de ce projet dans un délai qui ne dépassera pas dix mois après signature du contrat, outre une période de deux mois pour le lancement effectif des travaux. Smart parkings Le cahier des charges, établi par les membres de la commune, précise que la SDL doit mettre en place des techniques permettant un paiement à l'espace (PBS: Pay by Space), un stationnement avec des prix dynamiques (PDP, Parking Dynamic Pricing) et une gestion active de la demande de transport (ATDM, Active Transport Demand Management). En effet, la SDL va opter pour une technologie de pointe et compte mettre en place un système de RFID (Radio Fréquence Identification) et de NFC (Communication en champ proche). Ces deux systèmes vont permettre aux automobilistes de créditer au préalable leur carte de stationnement magnétique dont les unités seront consommées de manière instantanée (par minutes) à hauteur de 2 DH/heure. L'automobiliste pourra également, via son téléphone, recharger sa carte, mais aussi prolonger ou réduire la durée de son stationnement. La société doit également permettre aux automobilistes de payer, de réserver des espaces (dans les parkings avec barrières) et de connaître la durée exacte du stationnement via smartphone. Des cartes prépayées des parkings seront également disponibles. En cas d'infraction ou de non-paiement des redevances de stationnement, les usagers pourront désormais régulariser leur situation dans un délai de 48 heures suivant la remise de la contravention, et ce, en payant une pénalité de 2 DH pour chaque heure de retard. Si les usagers dépassent ce délai, le montant de la pénalité sera multiplié par 50 pour chaque heure de stationnement non payée. Mehdi Idrissi / Les Inspirations Eco