Mustapha Naji a tiré la sonnette d'alarme quant au risque d'une deuxième vague de covid-19 au Maroc après Aïd al-Adha. Dans une déclaration à nos confrères de Le Site info le directeur du laboratoire de virologie à l'Université Hassan II de Casablanca a indiqué que le bilan des contaminations pourrait grimper considérablement 15 jours après la fête du sacrifice au cas où les Marocains ne respectent pas les mesures de prévention. «Le Maroc risque une deuxième vague du virus au cas où les citoyens ne portent pas de masques et ne respectent pas les règles de distanciation physique. Pendant l'Aïd, il faut proscrire accolades et embrassades. Certains n'ont pas vu leurs familles depuis plus de quatre mois...», a expliqué Naji, ajoutant que les mesures de prévention doivent être respectées pour éviter le pire. Le virologue a également souligné que le virus est encore parmi nous bien que le Maroc a entamé la troisème phase du déconfinement. Rappelons que le chef du gouvernement a appelé au respect strict, lors de la célébration de l'Aïd Al-Adh, des mesures préventives édictées pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, afin que cette fête puisse se passer dans les meilleures conditions, soulignant que la réussite de la troisième phase du plan de déconfinement est tributaire de l'adhésion de tous les intervenants. S'exprimant lors d'une conférence presse conjointe avec le ministre de la Santé, Khalid Ait Taleb, M. El Otmani a exhorté les citoyennes et les citoyens à limiter leurs déplacements lors de cette fête et à ne voyager qu'en cas de nécessité pour éviter les encombrements susceptibles de favoriser la propagation du virus, et à continuer à porter le masque, à se laver et se désinfecter en permanence. L'adhésion des citoyens aux efforts de lutte contre le Covid-19 et l'observation rigoureuse des mesures de sécurité sanitaire, a-t-il relevé, ont permis au Royaume de passer à la troisième phase du plan de déconfinement, faisant état de nombre de « Success stories » dans la gestion de cette pandémie grâce aux mesures proactives prises avec l'implication de divers acteurs. Et d'ajouter que la décision d'alléger le confinement a été l'une des tâches les plus complexes, car ayant nécessité une discussion approfondie et des concertations avec les différents intervenants, en particulier la commission scientifique, notant que la prise d'une telle décision nécessite de concilier préservation de la santé et de la sécurité des citoyens et un retour progressif à la vie normale. Par ailleurs, le chef du gouvernement a rappelé la décision encadrant la troisième étape d'allègement des mesures du confinement au niveau national et qui concerne essentiellement l'autorisation des établissements touristiques à utiliser 100% de leur capacité d'accueil, sans toutefois dépasser 50% de leurs espaces communs (restaurants, piscines, salles de sport...), ainsi que l'autorisation des moyens de transport interurbains et inter villes à utiliser 75% de leur capacité, selon des conditions définies. Cette étape concerne également, a-t-il rappelé, l'autorisation des rencontres sportives officielles sans public, en plus des rassemblements et activités regroupant moins de 20 personnes ainsi que l'ouverture des centres culturels, des bibliothèques, des musées et des sites archéologiques, sans dépasser 50% de leur capacité d'accueil. El Otmani a affirmé, en outre, qu'il a été décidé de maintenir les autres restrictions de précaution mises en place dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire, y compris l'interdiction des festivités, des fêtes de mariages, les salles de cinéma, les piscines publiques et les funérailles, précisant que tous les secteurs publieront des guides de mise en oeuvre de ces mesures. Pour sa part, Khalid Ait Taleb a appelé à plus de vigilance et au respect des mesures préventives, affirmant qu'en l'absence d'un vaccin et de données scientifiques autour de la saisonnalité du virus, le comportement des individus demeure le moyen le plus efficace contre le virus. Le ministre a, à cet égard, mis en garde contre le relâchement dans le respect des mesures préventives, vu que l'épidémie n'a pas disparu, notant que l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avertit que le virus n'a pas encore atteint son pic. Il a toutefois tenu à assurer que la situation épidémiologique au Maroc est maitrisée, selon plusieurs indicateurs, dont le taux de létalité qui ne dépasse pas 1,6% ainsi que les cas asymptomatiques qui atteignent 98%. « Toutes les décisions prises dans le cadre de la gestion de cette pandémie, conformément aux Hautes directives royales, ont été saluées au niveau international », s'est-il félicité, précisant que le nombre d'analyses effectuées au Maroc est désormais passé à 20.000 tests par jour, après le passage du diagnostic au dépistage précoce. Il a, en outre, expliqué que l'augmentation des cas actifs est due à la sortie des personnes vulnérables du confinement, précisant que la moyenne d'âge des personnes contaminées a baissé à moins de 40 ans après l'allègement des mesures du confinement et la reprise des activités, alors qu'elle dépassait au début de la pandémie les 40 ans. Le gouvernement avait appelé les citoyennes et les citoyens à continuer à respecter totalement et rigoureusement l'ensemble des mesures préventives adoptées par les autorités sanitaires dans le cadre de la troisième phase du plan de déconfinement, notamment en raison des risques sanitaires liés à la période estivale et aux célébrations de l'Aïd Al-Adha. Le gouvernement a mis en garde en ce sens qu'il sera procédé comme précédemment à la fermeture de tous les quartiers résidentiels ou zones constituant de nouveaux foyers épidémiques et que leur accès sera restreint et les mesures de contrôle y seront renforcées, notant que c'est le cas aussi pour les établissements touristiques qui ne respectent pas les règles et le protocole sanitaire en vigueur.