Le temps presse pour le département d'El Ouafa qui compte passer à la vitesse supérieure durant cette année scolaire en vue de réussir la généralisation des TIC (Technologies de l'information et de la communication) au sein des trois cycles de l'enseignement. Son partenariat avec Microsoft prend en effet une nouvelle dimension, qui s'est confirmée lors de l'accueil dans la ville ocre du forum régional «Parteners In Learning», en fin de semaine dernière. «Le ministère reste le principal utilisateur des TIC au Maroc et la réunion tenue la semaine dernière par la commission spécialisée, présidée par Benkirane a donné le feu vert à la 3e phase du programme GENIE», a annoncé le ministre de l'Education nationale, Mohamed El Ouafa, qui s'est refusé à donner des détails quant au coût de cette nouvelle opération : «Je refuse la logique des calculs lorsqu'il s'agit d'améliorer la qualité de l'enseignement public», a dit le ministre, qui a également insisté sur l'urgence de cette mise à niveau des infrastructures des écoles publiques marocaines. La fin du programme d'urgence durant cette année 2012 a imposé en effet de repenser la stratégie de généralisation des TIC, qui ne se terminera qu'à la fin de l'année 2013. Ce décalage imposera également aux initiateurs de la 3e phase du programme d'envisager la prochaine année avec de nouveaux mécanismes, qui seront intégrés pour le renforcement de l'usage des TIC dans le cursus de formation. Les nouvelles priorités En plus de l'équipement de tous les établissements en matériel informatique et en connexion Internet, les efforts se focaliseront sur le cycle primaire avec la mise en place d'ordinateurs dans les salles de cours pour les niveaux 4, 5, et 6. Pour les collèges et lycées, la feuille de route pour 2013 prévoit la généralisation des salles multimédia fixes ainsi que d'autres mobiles en projet-pilote pour 93 établissements. En ce qui concerne le volet des modes d'équipements, d'autres chantiers seront lancés pour l'aménagement de salles accueillant un parc de 15 à 20 ordinateurs postes élèves et d'un serveur poste enseignant, reliés en intranet et connectés à Internet. Il faut noter que l'accès à Internet depuis l'école restera toujours soumis à une opération de filtrage qui vise à protéger le contenu consulté par les apprenants et les enseignants. Les responsables au sein du département de tutelle veulent aussi mettre en place un laboratoire national des ressources numériques qui assurera la labellisation et la veille technologique pour les ressources numériques en ligne. Des ateliers d'information de proximité au profit des différents publics cibles seront aussi organisés et accompagnés d'enquêtes annuelles pouvant servir par la suite à la mise en place d'une base nationale d'indicateurs pour les usagers. Le nouveau redéploiement régional du minsitère a pour sa part orienté les nouvelles mesures projetées vers la mise en place d'un suivi régional et local. «Un coordonateur national du programme coordonne son exécution au niveau des académies régionales et s'assure du suivi de la réalisation des mesures arrêtées», assure-t-on auprès des personnes en charge de la nouvelle vie du programme GENIE. Moratoire Rappelons que la stratégie initiale prévoyait un déploiement sur trois ans et en fonction de trois axes : l'infrastructure, la formation et le contenu numérique. À l'origine de cet ajustement prévalait le développement par la direction du programme GENIE, dans le cadre du plan d'urgence, d'un moratoire en vue de donner un nouveau souffle à sa stratégie initiale. Ce moratoire a été l'occasion de réaffirmer «la volonté du ministère de créer un climat propice à l'utilisation des TIC dans les pratiques des classes et pour réactualiser la stratégie initiale, suite au constat décevant relatif aux premiers résultats de la phase 1», note le document. Il est à signaler que ce moratoire est également le fruit d'un arrêt bilan rétrospectif permettant à la «direction du programme GENIE de porter un jugement objectif et lucide sur la situation réelle de l'usage des TIC dans les établissements scolaires, suite à la première phase de déploiement. En effet, le rapport de l'enquête commandée par l'ANRT, à la demande du comité de pilotage, ainsi que le bilan de la caravane pilote de sensibilisation menée dans l'AREF de Meknès-Tafilalet, rendent compte de l'insatisfaction notée quant à l'impact pédagogique effectif de la première phase du déploiement». Malgré ces constats la première phase de la généralisation a permis l'équipement de 1.878 établissements avec 2.058 salles multimédias (SMM) dont seulement 1.543 sont fonctionnelles. Quant à la formation des enseignants, cette première phase a permis à 30.000 personnes d'en bénéficier. Partenariat renforcé avec Microsoft Plus de 200 éducateurs, écoles et leaders de l'éducation au Moyen-Orient et en Afrique se sont réunis pour collaborer ensemble et partager les moyens créatifs visant à modifier l'apprentissage via la technologie. «Le Forum annuel fournit une plateforme de collaboration dans 37 pays au Moyen-Orient et en Afrique, et au fil des années, nous avons créé une communauté dynamique d'éducateurs régionaux», a déclaré Khalil Abdel Massih, directeur de «Partenaires en apprentissage» chez Microsoft Moyen-Orient et Afrique. «Partenaires en apprentissage» est une initiative mondiale commencée il y 10 ans par Microsoft avec près de 500 millions de dollars investis dans le but d'améliorer les systèmes d'éducation de par le monde. Depuis sa création en 2003, le programme a approché plus de 196 millions d'éducateurs et d'étudiants au sein de 119 pays. Ce programme est activement soutenu par le réseau en ligne «Partenaires en apprentissage», l'un des plus grands réseaux professionnels mondiaux destiné aux éducateurs et reliant des millions d'enseignants et chefs d'établissement à travers le monde au sein d'une communauté de développement professionnel. Le ministère de l'Education et Microsoft Maroc coopèrent sur ce programme depuis avril 2004 avec comme axes majeurs la fourniture aux écoles et au ministère de l'Education, l'expertise et les technologies facilitant l'intégration efficace des TIC dans leurs méthodes et leur cursus d'enseignement et de formation.