Bien que la médiation commerciale, tout comme l'arbitrage, demeure un procédé amiable et confidentiel, qui a démontré ses capacités en termes d'efficience et de rapidité dans le règlement des différends commerciaux, le recours à cette technique, moins onéreuse, reste très limité au Maroc. Une telle conclusion a été faite lors d'une rencontre organisée en fin de semaine dernière à Marrakech, par l'Association des femmes chefs d'entreprise du Maroc (AFEM), dans le cadre de sa campagne de sensibilisation placée sous le signe de «La médiation commerciale pour une relation d'affaires pérenne». Pour donner un grand élan à cette initiative, lancée depuis quelques mois déjà sous forme d'escales régionales et sectorielles dans les principales villes du royaume, l'AFEM et d'autres partenaires se sont associés à cet effort, notamment la Société financière générale «IFC», membre du groupe Banque mondiale ainsi que la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Cela revient à dire que cette caravane de sensibilisation s'insère dans le cadre d'une action plus globale menée par l'IFC pour favoriser un climat d'affaires propice à la croissance et mobiliser le maximum d'entreprises à recourir à ce procédé. Il s'agit d'un projet intitulé «Modes alternatifs de résolution des conflits au Maroc» (MARC) que mène l'IFC et qui ambitionne de rassembler toutes les conditions indispensables à l'instauration de ces modes alternatifs au Maroc, pour désengorger les juridictions et encourager les investisseurs à mener jusqu'au bout leurs projets. On estime que pour résoudre un différend commercial au Maroc, il faut en moyenne 650 jours devant un tribunal. Pourtant, seuls quelques centaines de litiges commerciaux ont été réglés par cette technique depuis son lancement au Maroc, déplorent certains spécialistes. L'encouragement des entreprises à recourir à la médiation commerciale suppose un changement de mentalité et c'est la finalité même de cette caravane menée par l'AFEM, estiment les participantes à cette rencontre, avant d'indiquer que face à la lenteur des procédures judiciaires et à l'encombrement que connaissent les juridictions commerciales, la médiation commerciale a tous les atouts pour gagner du terrain et contribuer remarquablement à l'amélioration du climat des affaires au Maroc, notamment dans un contexte économique de plus en plus mondialisé.