Le projet de réhabilitation des remparts de la Cité portugaise, noyau historique d'El Jadida est toujours bloqué. Les premiers travaux ont été lancés du côté des bastions Saint Antoine et Saint Sébastien. L'objectif était le traitement des remparts et l'aménagement d'une promenade de la place Ahfir aux abords extérieurs de l'édifice. Sur ce point, il faut bien rappeler que les remparts de la Cité, qui sont très imposants, sont d'une hauteur et d'une épaisseur de 10 mètres et que la moitié est construite sur la mer. Le programme de la première tranche prévoyait aussi l'aménagement du bâti dégradé concernant près de 2.500 habitants (La Cité dans sa globalité compte près de 4.000 résidents). En plus du confortement de la muraille dégradée menaçant des logements mitoyens, il était prévu la plantation d'espaces verts et d'installer l'éclairage extra muros pour mettre en valeur la Cité portugaise. Ces travaux d'urgence de la première tranche, estimés au départ à quelque 21 millions DH et lancés en 2009 devaient en principe s'achever en 2012. Mais, faute de financement, ces travaux ont été abandonnés, car le ministère des Finances n'avait pas validé l'octroi des fonds pour parachever les premiers chantiers. Pour être dans les temps, Al Omrane avait à l'époque entamé de premiers travaux en attendant l'approbation du ministère. Aujourd'hui, le projet est bloqué et les remparts et les habitations connaissent un état de vétusté généralisé. La dégradation accélérée par une forte densification Selon une étude commanditée par Al Omrane, le phénomène de dégradation de toute la Cité se trouve accéléré par une forte densification. Plus de 60% du bâti est logée dans des habitations précaires. L'alimentation des réseaux extérieurs d'eau et d'électricité dans certains quartiers de la Cité est aussi anarchique. Dans des endroits écartés, des terrains en friche se sont transformés en dépotoirs. C'est devant cette situation alarmante que les responsables locaux ont dressé un plan de sauvegarde à caractère urgent. L'étude préconisait aussi d'aménager des structures d'animation au niveau des 4 bastions de la Cité portugaise (cafés, restaurants...) et de mettre en valeur la Citerne. Cette dernière est devenue l'emblème d'El Jadida. L'aménagement de l'église de l'Assomption comme espace culturel polyvalent était également dans l'objectif. Le plan de sauvegarde concernait aussi la requalification des espaces urbains et des bâtiments à valeur architecturale. Autre préoccupation, la sauvegarde du chemin de ronde permettant des promenades du haut des remparts de la Cité est également devenue urgente. La cité devrait devenir exclusivement piétonne en interdisant la circulation anarchique des véhicules à l'intérieur du monument historique. Pour rappel, la cité portugaise, sorte de colonie fortifiée sur la côte atlantique, a été construite au début du XVIe siècle. S'étalant sur une superficie der 5,7 ha, le monument, avec une silhouette dominant le petit port de la ville, est devenu patrimoine de l'UNESCO en juin 2004). Hôtel de charme Des investisseurs majoritairement des étrangers transforment actuellement des bâtiments à l'intérieur de la Cité en maisons d'hôtes. Un hôtel de charme, l'Iglesia, premier du genre à l'intérieur des remparts, a été aménagé dans l'ancienne église espagnole, sur une superficie de 1.000 m2. L'établissement comprend 13 suites. Le promoteur français a aussi aménagé un espace adjacent à l'hôtel, au pied des remparts, d'une superficie de près de 2.000 m2, ce qui a rehaussé de l'attrait touristique de l'intérieur de la Cité. Le promoteur veut faire de cet endroit un lieu de réception pouvant abriter des festivals, des concerts ou des spectacles.