Les Echos quotidien : De notoriété, la CCIS d'El Jadida a du mal à s'ouvrir sur son environnement économique. Pourquoi à votre avis ? Rafik Bennacer : Malheureusement cela est vrai. La CCIS souffre de plusieurs handicaps qui font qu'elle est en déphasage avec son environnement économique. La responsabilité première incombe à la Chambre elle-même, car elle n'arrive pas à instaurer une communication et une coordination avec les institutionnels, les opérateurs économiques (notre clientèle) et avec la presse. Ce n'est pas tout, puisqu'elle n'arrive pas non plus à exploiter le Web, un autre outil indispensable. Par ailleurs, notre activité est limitée car la plupart de nos attributions constituent simplement un prolongement du service public du gouvernement. Quid des moyens financiers et des ressources humaines ? Les moyens humains et surtout financiers de la CCIS sont très limités vu que les Chambres au Maroc sont alimentées par une petite partie de la taxe professionnelle. Cette dernière devra ainsi améliorer sa situation financière en initiant des projets d'intérêt économique. Sur ce point, je vous rappelle que le ministère de tutelle avait constitué un fonds de financement destiné aux CCIS, mais la Chambre d'El Jadida n'en a pas profité. Le fonds qui était d'un capital de 120 MDH est actuellement épuisé et il faut maintenant attendre le renouvellement de son alimentation. Quels sont les projets que la CCIS d'El Jadida pourra initier ? Tout d'abord, il faut savoir que la Chambre d'El Jadida ne dispose pas d'assiettes foncières. D'autres Chambres ont profité du fonds du ministère pour se constituer une assiette foncière. Toutefois, El Jadida était pionnière avec l'organisation de la foire commerciale (appelée à l'époque «la Grande Foire») à l'intérieur de l'enceinte portuaire sur un espace qui lui était dédié. Aujourd'hui, le port de la ville a été réaménagé. Aussi, nous avons besoin en urgence d'un espace pour l'organisation de foires et de salons, propre à la CCIS. Par ailleurs, il faut bien souligner que cette année est exceptionnelle car les recettes de la Chambre se sont améliorées pour atteindre 8 MDH. Après déduction des charges de gestion et de fonctionnement, nous avons pu réserver un petit capital de près de 2 MDH qui sera dédié aux projets de la Chambre. Pour rappel, les recettes propres émanent notamment de l'octroi de certificats d'origine délivrés aux entreprises exportatrices de la région, essentiellement l'OCP et d'autres entreprises opérant dans l'agroalimentaire. Actuellement, notre priorité est l'acquisition d'un terrain foncier. Pour cela, nous avons pris contact avec la CGI, qui est en train de réaménager l'ancien aérodrome de la ville. Les pourparlers sont en cours. La Chambre a aussi pour ambition de construire un institut de formation «SupCCIS El Jadida» pour la formation de cadres en 3e cycle en management (les banques locales ont manifesté des besoins en ce sens), avec un encadrement français de l'université de Lille Nord. Des conventions cadres avec la société SupCCIS sont en cours de préparation. Comment améliorer la communication ? Nous comptons éditer un bulletin trimestriel pour faire connaître les activités de la Chambre, la conjoncture économique locale, les opportunités d'affaires, la liste des salons et foires et d'autres activités majeures. Par ailleurs, le portail de la Chambre (le site Web) sera bientôt lancé, probablement en fin d'année. Nous voulons également éditer un annuaire professionnel local et créer un centre d'information économique et de documentation. Ce sont des outils qui peuvent être exploités aussi bien par les opérateurs économiques que par les étudiants.