Deux ans après sa première édition, le Salon international du transport, de la mobilité et de la logistique Logistra revient du 5 au 9 septembre prochain à l'Office des foires et des expositions de Casablanca (OFEC). Organisé par la Fédération du transport, présidée par Abdelilah Hifdi, le Salon prévoit la participation de près de 100 exposants. Poids lourds, entreprises de géolocalisation, ou encore compagnies d'assurances feront ainsi partie de la «fête». Venus d'Espagne, d'Italie, des Etats-Unis, voire de Tunisie, les professionnels exposants offriront ainsi aux visiteurs avertis une plateforme d'exposition des moyens et des services destinés aux opérateurs et aux partenaires du secteur, avec pour objectif le développement du transport national. Logistra se veut aussi un forum de réflexion, à travers l'organisation de tables rondes animées par des experts nationaux et internationaux, telles que «Le rôle des acteurs économiques dans la réforme du transport routier des voyageurs», «Le transport international et performances du commerce extérieur» ou encore «La formation des compétences et la réussite des stratégies sectorielles». Il y a lieu de noter que les fédérations nationales du BTP (FNBTP), de l'agroalimentaire (FENAGRI) et de l'électricité et de l'électronique (FENELEC), seront également présentes. Remue-ménage sectoriel Quelques mois après l'annonce de l'augmentation des prix à la pompe, quelques semaines après l'annonce de la sortie du low-cost Ryanair du trafic aérien marocain et en attendant la mise en place de l'Agence marocaine de développement de la logistique (AMDL), le moins que l'on puisse dire est que cette nouvelle rencontre va se tenir dans un contexte tendu et morose. «Le Salon est finalement un moyen de communication du secteur. Logistra est aussi l'occasion pour les professionnels et l'administration de débattre et d'évaluer les politiques publiques du secteur», déclare Abdelilah Hifdi à l'annonce de la tenue du Salon. Autant dire que les discussions risquent de fuser pendant ces 3 jours. Le président de la Fédération est d'ailleurs revenu sur les nombreuses problématiques que connaît le secteur du transport et de la logistique et qui alimenteront sans aucun doute les rencontres de Logistra. «En dépit de l'adoption d'un nouveau Code de la route en 2010, l'année 2012 est marquée par une sinistralité sans précédent», relève ainsi Hifdi. Cette situation est loin de redorer l'image d'un secteur trop souvent qualifié de «pollueur» ou de «dangereux». Et pourtant, le secteur continue de peser lourd dans l'économie marocaine. Le transport représente ainsi 6% du PIB national, 15% des recettes du budget de l'Etat et 1 million d'emplois. Rappelons également que 75% du transport des marchandises est assuré par le transport routier, grâce à une flotte de 85.000 véhicules, tout comme ce dernier représente 90% de la mobilité des personnes. Manque de coordination C'est parce que le secteur est essentiel qu'une stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique au Maroc a été déclinée, à travers un contrat programme pour la période 2010-2015. Ce dernier prévoit la réduction des coûts logistiques du Maroc (20% du PIB actuellement contre 10% dans les pays européens ou 15 à 17% dans les pays émergents tels que le Brésil et la Russie), la création d'emplois (36.000 d'ici 2015), l'accélération de la croissance du PIB (valeur ajoutée de 20 milliards de DH) et la réduction des externalités négatives liées au transport des marchandises (réduction des émissions de CO2 de 35%). Avec un retard déjà bien entamé, il est clair que ces objectifs ne seront pas atteints à l'horizon 2015. «Sans l'Agence, on ne peut rien faire», désespère Abdelilah Hifdi. Attendue pour la fin de l'année, l'AMDL permettra de réguler et de contrôler le secteur. «La logistique, c'est d'abord des flux de marchandises gérés de façon optimale par des solutions de transport et bien sûr des espaces de massification», souligne également Abdelilah Hifdi. C'est une manière de rappeler que le secteur du transport et de la logistique permet de maximiser la réussite des secteurs économiques d'un pays. Rien de surprenant donc que le transport et la logistique jouent un rôle dans la compétitivité économique du Maroc. Et pourtant, le manque de coordination entre les différents ministères nuit de façon notable à l'activité.