Les autorités municipales d'Algésiras travaillent d'arrache-pied pour accueillir les voyageurs souhaitant aller au Maroc, après l'ouverture des frontières. Le maire de la ville redoute une crise sanitaire si le Maroc et l'Espagne ne collaborent pas pour gérer ces hypothétiques arrivées. Viendront ou viendront pas ? C'est la question qui préoccupe les autorités municipales de la ville d'Algésiras à propos des arrivées des MRE désirant rejoindre leur pays d'origine, une fois les frontières rouvertes. Selon des témoignages relevés dans la presse locale, les autorités de la ville ont commencé à mettre en place les dispositifs pour gérer cette éventualité dans les meilleures conditions. Ainsi, une zone dédiée au stationnement des véhicules souhaitant embarquer via le port de la ville a été aménagée. Des espaces sanitaires ont été installés et le stationnement a été interdit afin de libérer cet espace. De fait, José Ignacio Landaluce, le maire de la ville andalouse qui abrite l'infrastructure portuaire s'adjugeant la grande partie du trafic durant l'opération Marhaba, est convaincu que les Marocains seront nombreux à vouloir regagner le pays dès que la restriction sera levée. Ainsi a-t-il appellé les autorités centrales à coordonner cette opération afin d'éviter d'éventuels débordements. Landaluce reconnaît toutefois que sans la collaboration des autorités marocaines, ce transit pourrait virer au cauchemar. D'où les tentatives du président du Conseil municipal d'Algésiras d'appeler Madrid à la rescousse. La haute autorité locale estime que l'arrivée des hordes de voyageurs sans préparation préalable et une infrastructure adéquate pourrait constituer un «danger pour la santé publique». Le maire algézirois a multiplié les missives à l'adresse des membres de l'Exécutif central, en vain. Aucun membre du cabinet de Pedro Sanchez n'était en mesure de fournir une réponse claire et ferme à la haute autorité locale. De son côté, le ministre de l'Intérieur espagnol Fernando Grande-Marlaska a estimé que son pays est prêt à accueillir les visiteurs marocains en transit. Des déclarations qui rejoignent celles de la chargée de la diplomatie espagnole Arancha Gonzalez Laya. Ces sorties des membres de l'Exécutif espagnol s'apparentent à du forcing pour pousser les autorités marocaines à accélérer l'annonce de la réouverture des frontières. Par ailleurs, lundi, les présidents des ports d'Algésiras et de Sebta ont tenu une réunion préparatoire pour étudier la situation. Les autorités du port d'Algésiras ont annoncé que des travaux seront lancés cette semaine pour aménager les zones d'attente et de pré-embarquement. Qu'en est-il du côté marocain ? Des sources diplomatiques consultées par Les Inspirations ECO ont souligné que les autorités marocaines craignent que la réouverture des frontières n'entraîne l'arrivée massive de MRE. La fête de l'Aïd el-Kebir qui sera célébrée fin juillet est une date très redoutée en temps normal. La réouverture des frontières avant cette date comporte des risques considérables qui pourraient faire partir en vrille l'effort consenti depuis le déclenchement de la crise sanitaire. Amal Baba Ali