Deux entreprises cotées en Bourse, filiales du groupe Akwa, retrouvent le chemin de la dette privée. Maghreb Oxygène et Afriquia Gaz annoncent avoir procédé chacune à une émission obligataire par placement privé de, respectivement, 100 MDH et 600 MDH. Dans les deux cas, l'opération a été structurée en une seule tranche, remboursable in fine à l'issue d'une période de 5 ans. Le produit de ces émissions obligataires permettra aux entreprises concernées d'atteindre leurs objectifs fixés. Cela concerne le renforcement des capitaux permanents, la diversification des sources de financement ainsi que la réduction du coût de la dette. Il permettra également le renouvellement de l'emprunt obligataire arrivant à échéance en juillet 2020. En effet, les deux sociétés avaient renouvelé leurs emprunts obligataires en 2015 afin de poursuivre leurs programmes d'investissement. Afriquia Gaz comptait investir près de 1,5 MMDH entre 2015 et 2018. Sur pratiquement la même période, Maghreb Oxygène visait une enveloppe d'investissement de 47 MDH. Sur l'année 2019, le montant des investissements consolidés d'Afriquia Gaz a crû de 11,41% par rapport à 2018, passant de 478,3 MDH à 532,9 MDH. Ils étaient notamment dédiés à l'injection de bouteilles neuves pour répondre aux besoins du marché, précisait la société qui assurait vouloir poursuivre sa politique d'investissement. Même évolution pour Maghreb qui a vu ses investissements s'élever à 18,5 MDH. Ces investissements portent pour l'essentiel sur les bouteilles, les emballages, le stockage cryogénique ainsi que les diverses pièces de rechange destinées aux unités de fabrication de l'entreprise. Par ailleurs, les investissements au cours du premier trimestre 2020 ne vont pas dans le même sens. Afriquia Gaz affiche des investissements de 120,7 MDH, en baisse de 2,1% par rapport à la même période de l'année précédente. Alors que ceux de Maghreb Oxygène s'élèvent à 3,4 MDH, sur le premier trimestre 2020 contre 1,4 MDH à fin T1-2019. Leur niveau d'endettement s'affiche de son côté en nette diminution au terme de ce premier trimestre. Il s'est réduit de 26,2% à 88,1 MDH pour Maghreb Oxygène et de 46% à 856,2 MDH pour Afriquia Gaz. Côté perspectives, les deux filiales du groupe Akwa devraient s'attendre à un effet Covid-19 sur leurs performances surtout pour Maghreb Oxygène. «La baisse voire l'arrêt de l'activité observés chez plusieurs opérateurs industriels de renom et de PME conjugués à l'effet mécanique qu'a le mois de ramadan sur la consommation et les ventes de CO2 destinés au secteur agroalimentaire impacteront les ventes de la société à la baisse», relève la société spécialisée dans la fabrication et la distribution de gaz industriels et médicaux. Cette contre-performance sera toutefois légèrement contrebalancée par les ventes de produits et services au secteur de la santé. Du côté d'Afriquia Gaz, l'effet sera moindre. En effet, le conditionné, qui représente 90% des quantités vendues de la société et essentiellement destiné aux ménages, ne devrait pas souffrir de la situation actuelle. Il compensera ainsi la méforme du vrac qui devrait pâtir du recul de l'activité de certains secteurs durement touchés par la crise.