La campagne agricole 2012-2013 est en pleine préparation. Mardi, l'Etat adoptait une de ses premières mesures en vue de celle-ci, qui devrait miser sur la relance de la productivité agricole, notamment céréalière, après le déficit de récoltes relevé cette année. Le ministère de l'Economie et des finances, ainsi que celui de l'Agriculture et de la pêche maritime, ont en effet signé un arrêté conjoint, visant à sécuriser l'approvisionnement en semences des producteurs pour la prochaine campagne agricole. Celle-ci devrait connaître, de fait, une forte demande en ressources semencières en raison de la faiblesse de la production céréalière de cette année. La première mesure consiste à recourir à l'importation des semences certifiées R1 et R2. L'Etat s'engage ainsi à «la prise en charge du différentiel de prix à l'importation par rapport au prix national» pour ces deux catégories de semences, soit 350 dirhams par quintal (Dh/ql). Quant à la seconde mesure adoptée par le gouvernement, elle concerne la collecte des semences de catégorie génération ultérieure à la R2 - «GUR2» - répondant aux normes préfixées. Là aussi, l'Etat prévoit de leur faire bénéficier du même soutien accordé aux semences certifiées, à hauteur de 70 Dh/ql pour les semences de blé tendre, 180 Dh/ql pour les semences de blé dur et 160 Dh/ql pour les semences d'orge. Du côté des producteurs de céréales, ces décisions tombent à pic. «Elles sont très intéressantes pour la filière. Elles permettront surtout de garantir et de faciliter l'accès aux semences, après la baisse exceptionnelle de la production de cette année. Il faut savoir, dans un contexte de récoltes déficitaires, que celui que nous sommes en train de vivre, les producteurs de semences (multiplicateurs) ont souvent tendance à commercialiser leurs semences aux plus offrants», nous explique Ahmed Ouayach, le responsable de l'interprofession céréalière. Déficit La production des semences n'a effectivement pas été épargnée par la sécheresse. Les conditions pluviométriques défavorables ont affecté le niveau de production de semences de céréales, menées pour plus de 65% en bour. Les prévisions de la production nationale de semences certifiées oscilleraient ainsi autour de 830.000 Quintaux (Qx), contre un objectif initial fixé 1,5 MQx pour l'année 2012. En dépit des efforts déployés par les multiplicateurs, qui ont emblavé une superficie de près de 70.000 Ha, le déficit entre l'offre et la demande semble bien creux. En tenant compte du stock détenu par les sociétés semencières de 150.000 Qx, ce déficit serait de l'ordre de 220.000 Qx. Par ailleurs, il faut savoir que pour la prochaine campagne agricole, la filière avait une commercialisation objective en semences chiffrée à quelque 1,2 MQx. Pour rappel, les mauvaises conditions climatiques notées cette année ont provoqué des effets très négatifs sur les performances de la filière céréalière. La production devrait effectivement se situer autour d'un volume de 48 MQx, en baisse de 43% par rapport à la campagne agricole 2010-2011.