Les signaux se multiplient au niveau international, sous la pression de la FAO notamment, pour éviter une éventuelle crise alimentaire. Les voix s'élèvent de nouveau pour tirer la sonnette d'alarme à travers des rapports et des analyses sur les perspectives de l'offre et la demande ainsi que la disponibilité des réserves de matières premières. La FAO a lancé un warning, il y a quelques semaines, pour rappeler que les facteurs qui ont été à l'origine de la hausse des prix des produits agricoles en 2008 sont toujours là et menacent de frapper de nouveau. L'enjeu des engrais arrive en pole position pour éviter le pire et sécuriser la production agricole mondiale. Comment parler de l'enjeu de la sécurité alimentaire sans parler de celui du développement de l'industrie des engrais ? Les Etats-Unis et la Chine, deux grands producteurs de phosphates, en sont conscients et ont commencé à importer massivement afin de préserver leurs réserves en phosphates. À titre d'exemple, la Chine, premier producteur mondial, a fait fi de son autosuffisance et augmenté ses importations de 2 à 7% ces cinq dernières années. L'OCP transforme 53% du phosphate extrait et passera à 80% en 2015 Le Maroc, à travers l'Office chérifien des phosphates (OCP), a donc un rôle important à jouer au niveau mondial de par la qualité de ses réserves et la stratégie industrielle engagée par l'Office pour la valorisation de l'offre nationale. Aujourd'hui, l'OCP transforme 53% du phosphate extrait et l'objectif derrière la mise en place du JPH (Jorf Phopshate Hub) est de porter ce taux à 75 voire 80% à l'horizon 2015-2018. Depuis son arrivée à la tête de l'Office, Mustapha Terrab n'a cessé de marteler que l'enjeu des engrais est capital pour le Maroc et toute la stratégie annoncée depuis tourne autour de ce défi national et international. L'Office, et donc le Maroc, en tant que leader, se positionne et les résultats n'ont pas tardé à suivre. Les chiffres de l'Office des changes, à fin novembre, sont là pour le confirmer. Les ventes d'engrais naturels et chimiques à l'étranger ont enregistré un bond de 112% par rapport au second trimestre. Dans le lot, les exportations d'acides phosphoriques ont pris 27,3% durant le 3e trimestre 2009 par rapport au deuxième quart de l'année en cours. L'OCP a marqué une forte hausse de ses exportations d'acide phosphorique depuis le début de l'année avec pas moins d'1 million de tonnes destinées exclusivement au marché indien. Ce qui a permis de raviver la balance commerciale nationale et ce n'est que le début. Pour atteindre sa vitesse de croisière, l'OCP multiplie les joint-ventures et les partenariats pour donner un nouvel élan à la valorisation du phosphate. Le dernier en date est celui annoncé avec l'américain Jacobs Engineering Group Inc et dont la cérémonie de signature officielle est prévue en janvier 2010 (elle a été initialement annoncée pour ce vendredi). Cet accord est, selon l'OCP, une puissante combinaison de ressources d'ingénierie et de gestion de programme afin d'accompagner l'OCP dans la mise en œuvre de ses plans de développement stratégiques. «Notamment pour les infrastructures nécessaires au développement de la plateforme de Jorf Lasfar. Cela fera également avancer les plans de développement de Jacobs dans l'industrie des engrais dans la région», précise le communiqué de l'Office.