Les moyens à développer pour une meilleure prise en charge du patient souffrant du diabète de type 2 ont dominé les discussions lors d'une rencontre internationale, tenue samedi à Marrakech, par Novo Nordisk, l'un des leaders mondiaux dans le traitement du diabète. En fait, ce sont plus de 300 diabétologues du monde entier qui ont fait le déplacement dans la ville ocre pour prendre part à ce rendez-vous annuel baptisé «Global Premix Summit», qui a soufflé cette année sa 20e édition. Un examen de la situation au Maroc laisse estimer à 1,5 million, le nombre de personnes souffrant de diabète et la prévalence chez une population de plus de 20 ans, est estimée à 8,3%. Pour les spécialistes, si des efforts considérables en matière de prévention primaire ne sont pas consentis pour ralentir l'évolution de la maladie, ce chiffre passera à 9,8%. Non seulement le nombre de personnes atteintes de diabète augmente rapidement, mais seuls 50% des diabétiques sont diagnostiqués, d'autant plus que la prise en charge de ces derniers demeure insuffisante, déplorent-ils. Ainsi, une étude d'archives réalisée en 2011, dans 28 pays et portant sur plus de 66.000 patients diabétiques, a révélé un taux moyen d'hémoglobine glycosilée de 9,7%. Selon la même étude, 57% des patients présentent une hémoglobine glycosilée supérieure à 9%, ce qui témoigne d'un risque très élevé de complications micro et macro-vasculaires. Après 10 ans d'évolution de leur diabète, 84% de la population étudiée présente au moins une de ces complications : cardiaques (19,6%), rénales (22,1%), oculaires (24,1%), ulcère du pied (4,3%) et neuropathie (30%). Une autre problématique liée au traitement du diabète réside, selon ces experts, dans la faiblesse de la prise de conscience au sein de la population au niveau de la région MENA, des risques, des causes et des complications du diabète. Selon une étude de Novo Nordisk, seules 40% des personnes interrogées dans la région connaissent vraiment les causes et risques réels de la maladie (41% au Maroc). Alerte sur le diabète !Le niveau de connaissance par rapport au diabète est plus élevé en Egypte (54%) et plus faible en Iran (21%). 88 % des populations interrogées dans les 10 pays se disent inquiètes par la progression de la maladie dans la région. Toutefois, il convient de signaler que seules 56% des personnes sondées classent le diabète parmi les maladies dont la prise en charge doit être prioritaire. Un avis partagé par 82% des Marocains interrogés. Par ailleurs, 44% des Marocains diabétiques interrogés reconnaissent n'avoir jamais effectué un dépistage du diabète avant la découverte de leur maladie. Et de rappeler, dans ce cadre, qu'au-delà des méconnaissances du diabète par le grand public, plusieurs études régionales révèlent, par ailleurs, la nécessité d'améliorer la prise en charge et le traitement des personnes souffrant d'un diabète. Hormis ces données chiffrées, le «Global Premix Summit» a servi de réponse concrète au besoin constant d'améliorer la prise en charge et la gestion des patients diabétiques dans le monde en général et dans la région MENA en particulier. Des échanges de connaissances, d'expertises et d'expériences dans le domaine des stratégies thérapeutiques ont donc été possibles lors de cet évènement.