Avril 2011. L'Orchestre Philharmonique du Maroc (OPM) présente son 8e opéra, Tosca de Puccini. La mise en scène, les costumes, les choristes, les chanteurs et les musiciens de l'OPM ont séduit. Le théâtre Mohammed V de Rabat qui a accueilli cet événement artistique s'est transformé en une ruche géante où jeunes et moins jeunes ont pu apprécier un genre de spectacle peu courant au Maroc. Il faut dire que ce sont plus de 3.200 personnes qui ont assisté à l'opéra durant trois jours de production. Un an après, l'OPM s'apprête à présenter un autre opéra de Puccini. Il s'agit cette fois, de «La Bohème». Ainsi du 12 au 17 avril, l'OPM produit cet opéra qui s'annonce d'ores et déjà grandiose. Plus de 60 choristes et chanteurs (adultes et enfants), 80 musiciens de l'OPM dirigé par Benoît Girault, sur une mise en scène de Jean-Marc Biskup, participent à cet opéra «100% marocain», tiennent à rappeler fièrement les responsables de l'OPM. Un opéra pas comme les autres ! «La Bohème» mise en place avec le soutien du Crédit du Maroc, se veut un opéra en quatre tableaux. Il est l'un des plus grands opéra de Puccini. On parle même d'un chef d'œuvre impressionniste. «Tout y est finement indiqué par petites touches légères et fugitives mais remarquablement évocatrices», soulignent les représentants de l'OPM. Toutefois, il faut attendre le deuxième acte pour se rendre compte du génie de Giacomo Puccini. Dans la scène de rue devant le Café Momus où il fait se croiser des groupes en liesse, quelques notes lui suffisent pour peindre les silhouettes des marchands ambulants et leur cri qui devient ici matière musicale. Et c'est justement cette matière musicale que le metteur en scène, en collaboration avec les musiciens et les choristes, exploitera. Selon Benoît Girault, «La Bohème» tient surtout son succès à l'extraordinaire équilibre de sa partition et à son sens aigu des contrastes. «Puccini manie avec une élégance raffinée l'habile dosage entre effusion des sentiments et épisodes plus légers. Il fait se côtoyer avec une merveilleuse habileté des éléments comiques telles les scènes entre les étudiants et des éléments tragiques à l'image de la vie elle-même», ajoute-t-il. L'autre point fort de cet opéra demeure le chant intimiste, modeste qui exprime à merveille la sensibilité personnelle et l'extrême délicatesse de son compositeur. Le public marocain aura donc rendez-vous à partir du 12 avril avec quatre représentations de «La Bohème». La première représentation qui coïncide avec le 12 avril sera réservée au public scolaire. A l'instar de l'année dernière où l'on a mis en place un parcours pédagogique adapté intitulé «L'enfant spectateur», les organisateurs de ce spectacle comptent rendre un hommage appuyé au jeune public. «L'expérience a bien réussi en 2011, c'est ce qui nous a encouragé à la réitérer cette année(...). De plus, les enfants ont fait preuve l'année dernière d'une maturité exemplaire. Plusieurs d'entre eux connaissaient parfaitement l'histoire de Puccini», précise le chef d'orchestre. Deux jours après, samedi 14 avril, une soirée de gala réservée aux partenaires aura lieu toujours au Théâtre national Mohammed V à Rabat. Deux représentations publiques sont programmées le dimanche 15 et mardi 17 avril. A travers la mise en place de tarifs relativement accessibles (les prix varient entre 50 et 400 DH), l'OPM ambitionne de donner l'occasion à un large public de découvrir l'opéra «La Bohème». Une question s'impose : pourquoi n'a-t-on pas programmé des représentations à Casablanca ? «Depuis la fermeture de la salle de l'Office des changes, nous n'avons plus de salles ou théâtres ou nous produire à Casablanca», soulignent les responsables de l'Orchestre.