Le marché de l'immobilier se reprend, au sortir de ce second trimestre 2010. Les prix des actifs immobiliers s'inscrivent en hausse pour la première fois, après une baisse enregistrée depuis le 3e trimestre 2008. Les derniers chiffres de l'indice des prix des actifs immobiliers (IPAI), publiés en fin de semaine dernière par la banque centrale, révèlent en effet une légère amélioration de 1,4% au 2e trimestre 2010, par rapport à la même période de 2009. Cette hausse découle notamment de celle des prix des appartements, évaluée à 3 % sur la même fourchette temporelle. C'est, en effet, la seule catégorie d'habitat à avoir enregistré une évolution sous le signe du positif. «Cette hausse du prix des appartements a touché toutes les villes à l'exception d'El Jadida et de Fès», note-t-on dans le rapport. Les marchés de ces deux localités sont pourtant caractérisés par un nombre d'unités résidentielles vendues à des tarifs «relativement faibles». Pour les prix des maisons, le rapport conjoint de Bank Al Maghrib (BAM) et de l'Agence nationale de la conservation foncière, du cadastre et de la cartographie (ANCFCC), fait état d'une stagnation (0,1%) sur les mêmes périodes comparées. La catégorie «Villas», quant à elle, affiche un indice des prix en baisse de 3%. Evidemment, c'est au grand profit des promoteurs immobiliers, s'ils sont parvenus à faire évoluer les niveaux de prix vers une tendance aussi positive. En effet, cela va à l'encontre du pessimisme noté chez beaucoup d'observateurs du secteur qui s'attendaient à une continuité de la baisse des prix à l'acquisition d'unités résidentielles neuves eu égard à la crise qui n'a pas épargné le secteur. Les prix décollent... les ventes chutent Par ailleurs, en répartition régionale, la région du Grand-Casablanca est en proue des villes ayant connu les plus fortes progressions de prix de logements en l'espace d'une année (7,6%, entre 2T 10 et 2T 09). Celle-ci est talonnée par la région de Tanger-Tétouan, avec 6,5% de hausse. Si les promoteurs immobiliers espèrent réaliser des marges plus importantes, le même enthousiasme n'est pas partagé, par contre, les acheteurs. Les transactions ne suivent pas la même courbe évolutive, et s'inscrivent même en baisse pour les différentes catégories de logements, à l'exception des villas. En effet, l'IPAI trimestriel fait état d'un recul de 11,2% des volumes de ventes en ce deuxième trimestre 2010, par rapport à l'année précédente. L'ANCFCC parle de 14.735 transactions réalisées sur cette période 2010. La même baisse est également constatée, par rapport au premier trimestre 2010 (-5,7%). Cette chute a été provoquée notamment par celle enregistrée dans la catégorie «appartement», où le volume trimestriel est établi à 13.221 unités vendues. Soit, un repli de 6,6%, en comparaison avec le premier trimestre de cette année, et de 12,2%, en comparaison avec le deuxième trimestre 2009. Une corrélation normale, puisque 90% du volume de ventes trimestrielles du secteur concernaient les appartements. Le nombre de transactions relatives aux maisons a également reculé de 3,9% en une année. Quant aux villas, cette évolution est, comme mentionnée un peu plus haut, plutôt positive (11,5% en glissement annuel), mais sa part de 2% du marché national n'est – bien sûr – pas assez suffisante pour que cette évolution se généralise sur un plan sectoriel. En résumé, les prix s'envolent, et les ventes se replient. Une relation de cause à effet, qui se fait, ici, facilement sentir.