Après avoir signé un exercice 2009 en régression bénéficiaire, le premier depuis l'introduction en Bourse en 2004, l'opérateur termine le premier semestre 2010 sur une note aussi mitigée. Sur la période, le résultat net part du groupe ressort à 4,5 MMDH, en retrait de 4,1% par rapport à la même période de 2009. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, ce sont encore les charges financières liées aux investissements qui ont entamé la croissance des bénéfices de l'opérateur. Le management présente cette situation comme un indicateur de bonne gestion. «L'investissement représente 20 % du chiffre d'affaires sur le 1e semestre», s'enthousiasmait Abdeslam Ahizoune, président du directoire, hier, lors de la présentation publique des résultats semestriels. Une prouesse selon lui, puisque «la moyenne mondiale tourne autour de 13%». Et la cadence ne devrait certainement pas ralentir, puisque l'investissement totalisera 6MMDH sur toute l'année, annonce Ahizoune. Pour apprécier ce chiffre, rappelons que BMCE Capital Bourse prévoit pour l'opérateur un chiffre d'affaires annuel de 30,8MMDH pour toute l'année en cours. Reste à savoir si la priorité donnée à l'investissement n'hypothéquera pas la croissance des bénéfices annuels et in fine les dividendes à distribuer? «En tous cas, il est toujours d'actualité de distribuer intégralement le bénéfice 2010», assure le président, sachant que les pronostics de BMCE Capital tablent sur un profit de 9,1MMDH. L'activité maintient le bon cap Le bénéfice mis de côté, comment s'est comportée l'activité de Maroc Telecom sur la première moitié de l'année? De ce point de vue, les indicateurs maintiennent un bon cap. Au cours du 1e semestre, le groupe a réalisé un chiffre d'affaires consolidé de 15,5MMDH, en hausse de 6% par rapport à 2009. Signalons néanmoins que le rôle de locomotive joué par les filiales subsahariennes (Mauritanie, Burkina Faso, Gabon, Mali) lors de ces derniers exercices, tend à s'affirmer de plus en plus. Celles-ci affichent une croissance de leur volume d'affaires de 33,6 %, à comparer à une progression contenue de 1,5 % enregistrée sur le marché local. Cependant, ce dernier compartiment continue de représenter l'essentiel du volume de ventes. En effet, près de 13MMDH sur le chiffre d'affaires dégagé proviennent du seul marché marocain. Au même niveau national, le mobile dégage un revenu de 9,5MMDH, en hausse de 5,6%. Maroc Telecom peut être redevable de cette bonne tenue à l'accroissement du parc. Celui-ci atteint au premier semestre 2010, 15,9 millions de clients, en hausse de 11,3% par rapport à la même période de 2009. Plus encore, Maroc Telecom parvient à stabiliser le montant moyen dépensé par ses clients. En effet, l'Arpu, qui représente schématiquement le revenu par client, atteignait au 2e trimestre 2010, quelque 94DH, au même niveau de la même période de l'année passée. «Une performance d'autant plus remarquable que, dans l'intervalle, de nouveaux clients, dépensant moins que les anciens, ont été recrutés», insiste Ahizoune. S'agissant du fixe et de l'Internet locaux, ils réalisent un chiffre d'affaires brut de 4,3MMDH, en baisse de 9,4 %. Une diminution due au recul des usagers (-5,6 %) selon le management de l'opérateur. Le statu quo est maintenu du côté du parc des abonnés. En effet, le nombre d'abonnés au fixe se stabilise à 1,2 million de clients. De même, le parc Internet filaire s'établit à plus de 479.000 lignes (à 99 % ADSL), en légère hausse (+0,2 %) par rapport à fin décembre 2009. Dans tout cela, la 3G + signe une performance exemplaire, avec un nombre d'abonnés établi à près de 343.000 sur la 1ère moitié de 2010, en hausse de 97,1 % par rapport à décembre 2009.