Le Haut-commissariat aux plans (HCP) a publié les résultats de son enquête nationale menée entre janvier et juillet 2019 auprès des entreprises. Le financement externe L'enquête du HCP révèle qu'une entreprise sur cinq recourt au financement externe, dont 93% proviennent du crédit bancaire, Cette proportion s'élève à 46% pour les grandes entreprises (GE) contre 18% pour les Très petites et moyennes entreprises (TPME). Selon la même enquête, les TPME, sont les plus confrontées aux difficultés d'accès au financement qui constitue un obstacle sévère pour 40% d'entre elles, précisant que dans l'ensemble, 58% des chefs d'entreprise sont insatisfaits des services offerts par les institutions financières et que ce mécontentement est plus accentué chez les TPE (63%). En outre, le HCP relève que 35% des entreprises ont demandé un crédit auprès d'une institution bancaire au cours des trois dernières années.Cette proportion est de 56% pour les GE et de 27% pour les TPE, ajoute-t-il, soulignant que le taux d'intérêt élevé ainsi que les garanties exigées par les banques sont les principaux freins à la demande de crédit. L'enquête révèle aussi que près de 33% des entreprises évitent de recourir au crédit bancaire pour des raisons religieuses. Concernant les chefs d'entreprise sondés, les deux facteurs les plus déterminants pour l'accès au financement bancaire, à savoir les garanties exigées et le taux d'intérêt, se sont davantage resserrés durant la période considérée. Problématiques liées au recrutement et ressources humaines Quant au recrutement, l'enquête montre que les principaux obstacles à la politique de recrutement sont l'insuffisance de l'activité pour 63% des entreprises et le coût élevé de la main-d'œuvre dans 26% des cas. Par ailleurs, 37% des entreprises déclarent que le système actuel d'éducation et de formation professionnelle ne leur permet pas de trouver des profils adéquats sur le marché du travail. L'industrie est le secteur qui souffre le plus de cette inadéquation, précise la même source. Parallèlement, le HCP indique que 18% des entreprises déclarent avoir connu des conflits sociaux, notant que ces problèmes sont présents au sein des GE (44%), des PME (24%) et des TPE (13%). Pour gérer ces conflits, 52% des GE recourent principalement au dialogue organisé, alors que cette procédure n'est utilisée que par 32% de PME et 26% des TPE. Le HCP ajoute que les entreprises au Maroc présentent un taux d'encadrement de 25% avec une faible disparité selon les secteurs d'activité. Avec un taux de 18%, les TPME industrielles sont relativement les moins encadrées, tandis que les entreprises commerciales enregistrent un taux d'encadrement de 33%. Sur le plan de la formation continue, 26% des entreprises ont mené des actions de renforcement des capacités au profit de leur personnel. Cette proportion s'élève à 75% pour les grandes entreprises (GE) contre 34% pour les Petites et moyennes entreprises (PME) et 18% pour les Très petites entreprises (TPE), relève le HCP. Selon l'enquête, les entreprises ont un faible usage des technologies dans leur fonctionnement, 31% possèdent des sites web et seules 35% les utilisent dans un cadre professionnel. Il s'agit surtout de GE (43%) et les TPME (28%). En outre, l'enquête révèle un management des entreprises faiblement féminisé, 8% dans les GE contre 13% au niveau des TPME et se situe entre 3 à 17% selon le secteur d'activité. La répartition des entreprises par nationalité des dirigeants montre, quant à elle, que 5% des entreprises (4% des TPME et 15% des GE) sont dirigées par des étrangers, dont 29% sont des femmes. Le HCP indique aussi que 75% des entreprises sont de création récente, avec moins de 20 ans d'existence et près de la moitié d'entre elles ont moins de 10 ans. La part des entreprises de moins de 10 ans dans le secteur des services est de 42% et représente 35% dans la construction, 33% dans le commerce, 12% dans le secteur industriel, précise la même source, ajoutant que 40% des TPE ont moins de 10 ans. Dans l'ensemble, les créations récentes de moins de 10 ans sont fortement enregistrées dans le secteur des services avec 49% des entreprises contre 3,3% dans l'industrie. La structure des entreprises au Maroc En outre, le HCP révèle également que la structure des entreprises au Maroc est à 93% constituée de Très petites et moyennes entreprises (TPME), contre 7% de grandes entreprises (GE). Les TPME se répartissent entre les Très petites entreprises (64%) et les Petites et moyennes entreprises (29%), selon les résultats de l'enquête nationale menée par le HCP auprès des entreprises en 2019. Près des deux-tiers (63%) des entreprises sont concentrées dans l'espace régional Casablanca-Tanger (39% implantées à Casablanca-Settat, 15% à Rabat-Salé-Kenitra et 9% à Tanger-Tétouan-Al Hoceima). L'enquête indique que la répartition par secteur d'activité montre que près de 42% des entreprises opèrent dans le secteur des services, 27% dans le commerce, 21% dans la construction et 10% dans l'industrie. Les TPE (44%) et les PME (42%) sont fortement concentrées dans les services et faiblement présentes dans l'industrie avec respectivement un poids de 8 et 11%, relève la même source, notant qu'en revanche, les grandes entreprises sont quasi-équitablement réparties entre les secteurs de l'industrie (26%), de la construction (23%), du commerce (27%) et des services (24%). Au niveau régional, poursuit le HCP, les services sont concentrés dans les Régions Casablanca-Settat (39% des entreprises) et Marrakech-Safi (11%). Dans le secteur du commerce, plus de la moitié (58%) des entreprises sont implantées à Casablanca-Settat (44%) et Rabat-Salé-Kénitra (14%). Le secteur de l'industrie est, quant à lui, fortement concentré dans la Région Casablanca-Settat (47%). Dans la Région Tanger-Tétouan-Al-Hoceima, il représente 12%. S'agissant de la construction, elle est moins polarisée que le reste des secteurs d'activité, avec 29% des unités implantées dans la Région Casablanca-Settat, 16% à Rabat-salé-Kénitra et 11% à Fés-Meknès.