L'objectif de cette escale est de «construire des ponts d'échanges, car il y a peu de projets Sud-Sud». Cette semaine, ces artistes échangeront avec leurs homologues sénégalais autour d'ateliers de «Street-art» et de vidéo appliquée à la scène, a annoncé Ghita Khaldi, l'une des fondatrices de l'association marocaine pour l'échange interculturel, le développement et la coopération en Afrique «Afrikayna». Ces ateliers seront animés respectivement par le graffiteur marocain, Reda Boudina et la réalisatrice et vidéaste Raja Saddiki, a-t-elle précisé lundi lors d'une conférence de presse. À cette occasion, cette dernière projettera aussi son film «Aji Bi», un documentaire racontant la vie de Sénégalaises vivant au Maroc. Le programme qui se tiendra en partie à la Maison des cultures urbaines (MCU), comprend aussi un atelier sur la photographie, les spectacles vivants et les masters class, avec des directeurs de festivals du royaume. Des concerts sont prévus à la MCU à Ouakam, partenaire de cette manifestation, et à la Maison de la culture Douta Seck, avec la participation d'artistes tels que Mehdi Nassouli et Alibéta. Dans ce contexte, Ghita Khaldi a expliqué le choix de la ville : «Le choix s'est naturellement porté sur la ville de Dakar pour cette première escale hors du Maroc. On s'est rendu compte que les deux pays, malgré nos relations historiques, économiques et diplomatiques, ne se connaissent pas très bien. On va construire des ponts pour qu'on puisse se connaître par les arts et la culture». Cette escale à Dakar, avant d'autres capitales africaines, s'inscrit, selon les organisateurs, dans «un besoin d'échanges interafricains souvent freiné par le coût élevé des frais de mobilité des artistes». L'association Afrikayna a d'ailleurs créé une bourse dénommée «Africa Art Lines» dont les fonds sont destinés à soutenir la création artistique en Afrique en finançant totalement ou de façon partielle les frais de voyages d'artistes. «De 2016 à 2018, 350 billets d'avion pour 30 destinations africaines ont été offerts» dans ce cadre au bénéfice de «100 projets artistiques», selon Ghita.