La Fédération marocaine des éditeurs de journaux est en train de planifier l'organisation des assises nationales sur le secteur de la presse pour sortir avec des recommandations concrètes à même de promouvoir la profession. L'annonce a été faite par Bahia Amrani, présidente de la FMEJ, qui était invitée au forum de la MAP. Le secteur de la presse ne pourra affronter les obstacles auxquels il fait face depuis des années sans l'augmentation de la subvention étatique mais aussi le basculement vers un nouveau modèle économique de l'entreprise de presse qui ne peut plus compter uniquement sur les ventes au numéro et la publicité dont les parts sont de plus en plus divisées entre plusieurs parties. C'est ce qu'a tenu à souligner, hier, la présidente de la Fédération marocaine des éditeurs de journaux (FMEJ), Bahia Amrani, au forum de la MAP sur le thème «les contraintes de l'organisation du secteur de la presse au Maroc : de la gestion directe à l'auto-organisation». Aujourd'hui, il est on ne peut plus indispensable de réfléchir à de nouvelles pistes pour faire valoir la presse «sérieuse et crédible», selon la présidente de la FMEJ. La fédération marocaine des éditeurs de journaux s'active pour contrecarrer les obstacles. Après la finalisation de deux études sur le secteur qui sont en cours, une campagne de sensibilisation sera lancée sur les rôles de la presse en vue d'assainir la profession des intrus qui ne cessent de pulluler sur le web. À cet égard, Bahia Amrani est catégorique : «il est temps de mettre fin au mélange entre la presse et les réseaux sociaux pour faire valoir la crédibilité des journalistes et des journaux». Lesquels, estime-t-elle, ont presque une mission de service public car ils permettent à l'opinion publique d'accéder à l'information, la vraie dans une ère marquée par la multiplication des fakes news sur le digital. Les enjeux sont de taille. Aussi, la fédération est-elle en train de planifier l'organisation d'assises sur la presse en vue, non pas, de «pleurer sur le sort du secteur» mais d'émettre des recommandations et des propositions concrètes pour donner un coup de fouet au secteur qui a connu de profondes mutations tant au Maroc que sous d'autres cieux. La présidente de la FMEJ a insisté, à plusieurs reprises, sur une question fondamentale, celle des subventions qui «se révèlent insuffisantes» pour atteindre les objectifs escomptés, à savoir constituer un bloc et de former un contrepoids contre les intrus qui portent préjudice aux journalistes professionnels et faire face à l'explosion du digital. À cet égard, une réflexion est en cours pour «faire valoir la responsabilité mais sans pour autant porter atteinte à l'indépendance, à la liberté de la presse et à la liberté d'expression». Par ailleurs, la subvention, à elle seule, ne permettra pas de rehausser le secteur, comme le souligne Bahia Amrani. Encore faut-il mettre en place un nouveau modèle économique de l'entreprise de presse qui prend en considération toutes les nouveautés et les mutations.q