C'est officiel, Viadéo investit le marché marocain. Cela faisait déjà un moment, que le réseau social professionnel, né en France et qui s'est déployé de manière exponentielle à travers les cinq continents, lorgnait le marché marocain. «D'abord pour une raison personnelle», confie Dan Serfaty, fondateur et PDG de Viadéo (d'origine marocaine) «ensuite pour une raison de business : la vocation de Viadéo a toujours été de cibler les marchés émergents et l'Afrique représente un potentiel énorme en termes de nombre de membres... Le Maroc est le pays le plus important pour nous en Afrique», résume Serfaty dans un message vidéo enregistré de l'autre côté du globe, ou plus précisément à Pékin. Bien que «son agenda chinois» ne lui ait pas permis de faire le déplacement, Serfaty a tout de même tenu à adresser son message aux journalistes invités à l'occasion de l'ouverture officielle des bureaux de Viadéo Maroc à Casablanca (www.lesechos.ma). Cap sur le Maroc Avec 2 millions d'utilisateurs enregistrés sur le continent, sur les 40 millions recensés dans le monde entier, le marché africain fait partie des priorités stratégiques de Viadéo pour l'année 2012. La preuve en est que sur la dizaine de bureaux installés aux quatre coins du monde, le continent noir en compte déjà deux, ouverts dans un intervalle très réduit. En effet, le réseau de networking, classé parmi les 50 portails les plus consultés par les internautes africains (statistiques Alexa) a ouvert quelques mois avant son QG casablancais, un bureau à Dakar. Le Sénégal étant «légèrement plus bas géographiquement en Afrique, cela permettait de poser les premiers jalons de notre présence en Afrique», explique Cham Diagne, directeur général de Viadéo Afrique. À travers le bureau marocain, c'est tout le continent que Viadéo cible, y compris les pays du Maghreb et du Moyen-Orient. Avant d'en arriver là, les dirigeants régionaux de Viadéo restent réalistes et visent avant tout un ancrage local du réseau socioprofessionnel. Pour ce faire, le groupe n'y va pas par quatre chemins : «Nous proposons à tous nos abonnés marocains, anciennement ou nouvellement inscrits, 2 mois d'accès gratuit à nos services premiums», annonce Diagne. Cette première mondiale a pour but, non seulement de recruter une audience locale, mais aussi de (re)faire découvrir le site auprès des premiers adhérents. Par la suite, l'offre payante Viadéo se veut totalement adaptée au marché local, avec la possibilité de souscrire les offres commerciales du site en DH et avec une tarification adaptée au pouvoir d'achat local. 60 euros par an, c'est à cette hauteur que le réseau lancera son offre marocaine, soit 20 euros de moins que ce qui est proposé sur le marché français. Cet argumentaire commercial a de quoi attirer les (futurs) «réseauteurs», mais également les entreprises, car il ne faut pas l'oublier, l'une des vocations de Viadéo, en plus du networking professionnel est également la gestion de carrière et la gestion commerciale. Avec 21% d'entrepreneurs marocains inscrits sur le portail, 12% de freelance et une douzaine de grands comptes nationaux (tels que Maroc Telecom, Dell, BMCE Bank, Webhelp, l'ONCF...), Viadéo se place sans conteste comme une plateforme d'échanges professionnels, mais également de business-entrepreneurial. Ce n'est pas tout. Décidé à faire de Viadéo Maroc un portail marocain à part entière, les managers du groupe annoncent entre autres chantiers le lancement «prochainement» d'une version arabophone de Viadéo. Et comme cela a déjà été le cas pour l'Inde ou la Chine, l'habillage, le fonctionnement et les services annexes du réseau s'adapteront également aux habitudes de «e-consommations» des internautes marocains, confirment les représentants de Viadéo dans la région.