Le ministre de la Santé, Anas Doukkali, a confié, lors d'un point de presse, tenu jeudi 30 janvier à Casablanca, le bilan du ministère pour l'année 2018. Un bilan qui vient apporter les clarifications nécessaires concernant le budget consacré au secteur, pour la réalisation de différents chantiers, accomplis ou en cours. Une enveloppe budgétaire de près de 16 milliards de dirhams (MMDH) a été mobilisée pour le financement de 80 projets programmés dans le secteur de la santé en 2018, dont certains, sont en cours de réalisation et d'autres en phase d'étude, a indiqué Anass Doukkali. Une année stratégique pour le secteur, vu le nombre d'actions entreprises par le ministère afin d'améliorer la Santé et de corriger les dysfonctionnements signalés. Une question qui a particulièrement été appuyée, lors du discours du Trône, par le roi Mohammed VI. Des efforts qui restent tout de même insuffisants, comparés à la panoplie de blocages que connaît le secteur, des complications auxquelles se heurtent les Marocains et les professionnels de la Santé au quotidien. "On ne peut gérer ce secteur en l'absence d'une stratégie et d'une planification claires ou sans une approche participative et l'adhésion la plus large possible de l'ensemble des acteurs, qu'ils soient publics, privés ou associatifs", explique le ministre. S'inscrivant dans le cadre du plan national du secteur de la Santé à l'horizon 2025, ces projets portent sur la mise en place de 212 hôpitaux de proximité, avec une capacité litière de 1.060. Des chantiers ont notamment commencé pour l'édification de deux Centres hospitaliers universitaires (CHU) dans les villes de Tanger et d'Agadir (respectivement 771 et 867 lits) et 11 Centres hospitaliers provinciaux. Pour le monde rural, l'année écoulée a été caractérisée par le renforcement des services de santé mobiles via l'organisation de 282 caravanes médicales pour un bilan de 16.158 consultations et 421 interventions chirurgicales, l'initiative "Ria'ya" dans 28 provinces et le lancement du service des consultations à distance au profit des régions enclavées Le ministre a également fait part de la poursuite des efforts de généralisation de la couverture médicale qui englobe désormais 62% de la population, rappelant que le nombre des bénéficiaires du Ramed (Régime d'assistance médicale) a atteint 12 millions de personnes entre 2012 et octobre 2018. La santé mentale, qui souffre d'une marginalisation, constatée dans le secteur, a été également été évoquée lors de cette rencontre. Le ministre a ainsi déclaré le lancement de la construction d'un hôpital psychiatrique à Kénitra avec une capacité litière de 120 lits. Le réaménagement de 13 centres hospitaliers psychiatriques sera fait avec une capacité de 329 lits. Pour répondre à la question de la fermeture de Bouya Omar à Casablanca, le ministre déclare "mettre un terme à un traitement inhumain appliqué sur place". Des projets qui nécessitent une implication des ressources humaines du secteur, principalement, des médecins, qui tentent d'exprimer depuis des années leur colère à travers des grèves, des manifestations et des listes collectives de démissions. Un manque de communication qui handicape certainement l'avancement du secteur au Maroc. Le ministre s'est réservé de répondre quant à cette hémorragie indiquant ainsi "la nécessité de respecter la particularité des professionnels de la Santé".