Le syndicat professionnel national des opticiens du Maroc hausse le ton et appelle à un sit-in national à Rabat le lundi 17 septembre. Et pour cause le mutisme du gouvernement et son inaction face aux revendications justes et justifiées de cette catégorie des professionnels. Le syndicat professionnel national des opticiens du Maroc a annoncé, dans un communiqué, sa participation au sit-in national que compte organiser la Coordination des professions médicales et sanitaires le lundi 17 septembre devant le siège du ministère de la Santé à Rabat. Si les revendications de la Coordination sont multiples, tous les acteurs concernés dénoncent le mutisme de la tutelle qui n'envoie aucun signal positif malgré moult tentatives des différents syndicats et groupements de professionnels. «La situation aujourd'hui est alarmante. Le Secrétariat général du gouvernement et le ministère de la Santé ne manifestent pas une volonté sérieuse de dialogue en dépit de nos sollicitations multiples et récurrentes. En plus, ils ignorent notre dossier de revendications de fond en comble. Par conséquent, le syndicat national a pris la décision, en concertation avec les différents syndicats régionaux, de prendre part au sin-in organisé par la Coordination des professions médicales et sanitaires, pour mettre la pression sur le gouvernement afin qu'il adopte une approche démocratique et ouvre les canaux de dialogue avec les différentes parties prenantes avec l'objectif de protéger les professionnels et structurer la profession», déclare Mina Ahkim, Présidente du syndicat professionnel national des opticiens. Les causes de la discorde «Nous plaidons aujourd'hui pour la mise en place d'un arsenal juridique très complet et capable de protéger notre profession en lui conférant la valeur qu'elle mérite, et de protéger, par le même fait, la santé visuelle des citoyens», souligne la Présidente du syndicat. Le syndicat dénonce essentiellement l'exercice illégal de la profession ainsi que la concurrence déloyale de la part des charlatans et de certains organismes, notamment la Mutuelle générale du personnel des administrations publiques (MGPAP), une concurrence qui nuit, entre autres, à la santé et à la sécurité des Marocains. En outre, les professionnels du secteur regrettent la mauvaise qualité de la formation dispensée par les écoles privées. Pour le syndicat, cette formation, assurée par des non-professionnels, ne répond pas aux standards internationaux. En plus, pour la plupart des écoles, la présence physique des étudiants est optionnelle, ces derniers peuvent tout simplement se payer un diplôme sans toutefois assister aux cours. «Les autorités publiques, en plus de persister dans l'inaction, elles renforcent ces pratiques pernicieuses en accordant des autorisations d'exercice à des réparateurs et marchands de lunettes non diplômés, en laissant pulluler les charlatans, et en se démettant de leur fonction de supervision de la qualité des formations dispensées au niveau des écoles privées», martèle notre source. Enfin, les opticiens s'indignent contre le refus de la tutelle de mettre à jour le Dahir réglementant l'exercice de la profession d'opticien-lunetier détaillant, qui date, il convient de le souligner, du 5 novembre 1954. Quid des revendications Compte tenu des problèmes soulignés, le syndicat interpelle le gouvernement à se tenir aux préceptes démocratiques et ouvrir les canaux de dialogue avec les différentes parties prenantes. En ce qui est du dossier de revendications, le syndicat met en avant la nécessité de son implication dans l'étude, la modification et la mise en place du projet de loi n° 45-13 relative à l'exercice des professions de rééducation, de réadaptation et de réhabilitation fonctionnelle. Il appelle le gouvernement à veiller à l'application de la Loi 65-00 portant code de la couverture médicale de base, en particulier l'article 44 qui interdit à un organisme gestionnaire d'un ou de plusieurs régimes d'assurance maladie obligatoire de base de cumuler la gestion de l'assurance maladie avec la gestion d'établissements assurant des prestations de diagnostic, de soins ou d'hospitalisation et/ou des établissements ayant pour objet la fourniture de médicaments, matériels, dispositifs et appareillages médicaux. Le syndicat revendique également l'adoption d'un examen national unifié pour l'obtention du diplôme d'opticien, l'arrêt immédiat de l'octroi des autorisations d'exercice à des vendeurs de lunettes par les collectivités locales étant donné que ce secteur est régi par le Dahir de 1954. La révision des taux de TVA applicables aux fournitures médicales relatives à la profession, et de la tarification nationale de référence définissant le montant de remboursement des produits optiques, font également partie des points revendiqués par le syndicat.